Paris nous appartient

Paris nous appartient

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Paris nous appartient
Titre en VO
Paris nous appartient
Année (copyright)
1961
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Jacques Rivette, Acteurs, Betty Schneider, Giani Esposito, François Maistre, Françoise Prévost, Daniel Crohem, Jean-Marie Robain, Brigitte Juslin, Jean-Claude Brialy, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Jacques Demy, Jacques Rivette
Genre(s)
Drame
Thématiques
Paris, Étudiants, Relations entre frères et sœurs, Journalistes et médias, Sociétés secrètes, Paranoïa, Personnages réalisateurs ou metteurs en scène, Personnages acteurs, Shakespeare au cinéma, Pulsions suicidaires, On n'y comprend pas grand-chose, Nouvelle Vague, Aimé par François Truffaut, Aimé par Martin Scorsese, Films de 1961
Pays de production
France
Durée
2 h 10 min
Résumé
Étudiante en lettres, à Paris, Anne accompagne son frère à une soirée où l'on parle beaucoup de la mort d'un certain Juan, avec des sous-entendus véhéments et des avis contradictoires. Anne n'y entend rien, quitte les lieux et retrouve quelque temps plus tard un invité de la soirée, journaliste américain exilé, qui lui parle à demi-mot d'une conspiration internationale et d'un danger qui plane sur certaines personnes. Parmi ces personnes : Gérard Lenz, un metteur en scène de théâtre qui a invité Anne à participer aux répétitions de son adaptation de Périclès, de Shakespeare, et dont elle est tombée un peu amoureuse...
IMDB

Mon avis

Paris nous appartient commence par une citation de Charles Péguy : « Paris n’appartient à personne. » Bon. Voilà qui pose d’emblée une contradiction en termes de possession et de pouvoir. Contradiction qui sera au cœur d’un scénario laissant entrevoir l’existence possible d’une organisation fasciste secrète, en quête de puissance, et d’un large complot. Réalité ou délire, on ne le saura pas vraiment. On n’y comprendra d’ailleurs pas grand-chose, tout comme le personnage central, étudiante naïve et impressionnable.

Curieux film, à la narration et à la réalisation souples, mais engoncé, de manière très sérieuse et légèrement risible, dans une histoire artificielle, digne d’un thriller d’espionnage, à laquelle on ne croit guère. Tout cela étiré sur 2 h 10, c’est long. Reste un parcours citadin intéressant pour les amoureux de Paris et quelques apparitions amusantes : celles de Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, autres fers de lance de la Nouvelle Vague. Paris nous appartient est considéré, au même titre que Le Beau Serge (Chabrol) et À bout de souffle (Godard), comme l’un des films fondateurs de ce mouvement. Il est coproduit par les Films du Carrosse (Truffaut). Son tournage commença en 1958 et ne s’acheva qu’en 1961. Deux thématiques, ici présentes, seront récurrentes dans l’œuvre à venir du cinéaste : le complot et la création artistique.

Quant au climat social dont l’intrigue témoigne, pétrie de paranoïa, il s’inscrit dans un contexte de Guerre froide, de maccarthysme. C’est le personnage du metteur en scène qui en parle le mieux, lorsqu’on lui demande pourquoi il a choisi de monter la pièce Périclès, de Shakespeare : « Parce qu’il peint un monde chaotique mais pas absurde, comme celui où nous vivons, qui a l’air de fiche le camp de tous les côtés, mais qui doit savoir où il va. Seulement, il nous le cache bien… » Le film aussi devait savoir où il allait. Seulement, il nous l’a bien caché.

Frédéric Viaux (film vu le 19/02/2023)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *