Quinze jours ailleurs
Two Weeks in Another Town
Fiche technique
Mon avis
Quinze jours ailleurs (le titre en VF est assez laid) s’inscrit dans la lignée des Ensorcelés que Vincente Minnelli a tourné dix ans auparavant et dont on voit ici quelques extraits, en souvenir d’une gloire passée. Même thématique (tableau critique et satirique du monde du cinéma), même acteur principal (Kirk Douglas), mais déplacement de l’action à Rome, à une époque où Cinecittà prenait le pas sur Hollywood. Cette seconde mise en abyme ne souffre cependant pas la comparaison avec la première. Moins inspirée, moins subtile, malgré quelques répliques piquantes. Tout y est un peu trop appuyé. Les portraits du grand acteur déchu et névrosé, du jeune talent incontrôlable, du réalisateur tyrannique, du producteur avare et cupide manquent de nuances. Le jeu des acteurs également. Entre les luttes d’égo, les coups bas, Minnelli esquisse la renaissance d’un homme, mais peine à faire jaillir une émotion vraie. Il ajoute par ailleurs de la confusion et un déséquilibre en brodant un mélodrame échevelé, peu convaincant. Certains effets visuels (la course finale en voiture) ou sonores (musique envahissante) sont pompiers. Heureusement, le reste du film témoigne d’une stylisation élégante, notamment d’un soin particulier apporté aux couleurs.
Frédéric Viaux (film vu le 22/08/2010)