Miséricorde
Miséricorde
Fiche technique
Mon avis
C’est un peu le Théorème de Pasolini à la sauce Guiraudie, en mode rural et drôlement macabre. Au centre de ce drame comique ou de cette farce sérieuse, il y a un personnage masculin aux désirs flous, qui réveille ou éveille chez les autres personnages des désirs multiples et variés. C’est une force d’attraction, de répulsion aussi. Bref, un élément perturbateur, interprété avec une ambiguïté retenue par Félix Kysyl.
Alain Guiraudie conduit habilement son intrigue, toujours surprenante, entre mystère et fantaisie, et joue avec les notions de désir et d’amour (tous azimuts), de culpabilité et de pardon. Tout cela de manière joyeusement amorale (notamment via les dialogues du prêtre, extraordinaires), sans tabou, mais sans provocation tapageuse. Le sens de l’étrangeté et du décalage, autour de passions plus ou moins secrètes, s’exprime ici avec une simplicité frontale, étonnante et savoureuse.
Frédéric Viaux (film vu le 04/11/2024)