Will Hunting
Good Will Hunting
Fiche technique
Mon avis
Avec Prête à tout, Psycho et À la rencontre de Forrester, Will Hunting s’inscrit dans une période “grand public” de Gus Van Sant, comprise grosso modo entre 1995 et 2000. Avant, il y a eu Mala Noche, Drugstore Cowboy ou encore My Own Private Idaho, des films singuliers sur des personnages marginaux. Après, le cinéaste fera quelques choix radicaux en termes de narration et d’esthétique, avec Gerry, Elephant, Last Days…
Même s’il est également centré sur un personnage en marge (un petit génie rebelle), Will Hunting est classique dans sa trame et dans son style. Le film est certainement moins imprégné de la personnalité du réalisateur que de celle des scénaristes et acteurs, Matt Damon et Ben Affleck. Quoi qu’il en soit, en matière de belle histoire, sympathique, ce Will Hunting est une réussite. Les caractères psychologiques et les rapports humains, notamment entre Will et le psy veuf, sont dépeints avec intelligence et sensibilité, au fil de bons dialogues. Gus Van Sant reste très près de ses personnages, sonde leur intimité, leur complexité, sans tomber dans la facilité (sauf à la fin, quand le fleuve de bons sentiments déborde un peu). Le film développe aussi quelques réflexions pertinentes sur les rapports entre la culture, le savoir et l’expérience concrète de la vie, sur l’amour et l’amitié… Bref, on a plaisir à suivre ce récit chaleureux et juste, porté par des acteurs convaincants, bien dirigés : Matt Damon, Robin Williams (dans un rôle sur mesure), Minnie Driver…
À noter l’apparition non créditée de Harmony Korine (futur réalisateur de Spring Breakers). Oscar 1998 : meilleur scénario original (Matt Damon et Ben Affleck) et meilleur acteur dans un second rôle (Robin Williams).
Frédéric Viaux (film vu le 12/03/1998)