Aftersun

Aftersun

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Aftersun
Titre en VO
Aftersun
Année (copyright)
2022
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisatrice Charlotte Wells, Acteurs, Paul Mescal, Frankie Corio, Celia Rowlson-Hall
Genre(s)
Drame
Thématiques
Catharsis, Relations entre pères et filles, Dépression, Hôtels, Piscines, Plages, Clubs et discothèques, Films de 2022
Pays de production
Royaume-Uni,  États-Unis
Durée
1 h 40 min
Résumé
Un film de vacances, tourné au caméscope dans les années 1990. Sophie se souvient des quelques jours passés en Turquie, dans un hôtel-club, avec son père Colum. Elle avait 11 ans. Il en avait 30. Ses parents étaient séparés. Souvenirs d'un amusement estival et d'une tristesse latente. Souvenirs-puzzle pour essayer de comprendre.
IMDB

Mon avis

Une intensité mélancolique rare. Avec quelque chose de pudiquement déchiré et déchirant, qui laisse une empreinte durable de tristesse sourde. La réalisatrice Charlotte Wells, dont c’est le premier long-métrage, s’est livrée à une belle catharsis en transposant à l’écran, en fiction, les souvenirs, tourments et questions liés à son père. De celui-ci, elle brosse un portrait par petites touches. Quelques mots, quelques attitudes qui laissent deviner une enfance compliquée et des difficultés présentes : amoureuses, professionnelles, financières… Un père en souffrance discrète, veillant à taire au maximum la dépression qui le ronge, et à égayer, au maximum aussi, le séjour de sa fille. Le tableau est celui d’un moment d’amour, de complicité, de fâcherie confuse, également, parfois. Et puis, des portes d’aéroport se ferment, une cassette VHS se termine et laisse encore beaucoup de choses en suspens. La réalisatrice ne donnent pas toutes les clés informatives et c’est tant mieux. Les non-dits et la couleur émotionnelle suffisent à exprimer l’essentiel (la perte, la blessure). Et peu importe les détails finaux. Ce sont les détails des instants vécus entre père et fille qui sont ici précieux : remémorés, revisités ou réinventés, en se remettant à hauteur d’enfant. Cette enfant pré-ado que la réalisatrice était à l’époque, naviguant entre insouciance et gravité, entr’apercevant d’un côté les premières choses de l’amour et du sexe dans un contexte de vacances au soleil, et de l’autre le désespoir de son père, sur fond de ciel plombé. Le retour sur ce temps et cet âge s’opère en mode minimaliste sur le plan factuel (quelques scènes d’hôtel, de piscine, de plage…). Avec un réalisme subjectif, délicat. Ou un certain impressionnisme. S’il y a quelques petites répétitions et longueurs ici et là, si quelques incursions dans une autre temporalité apparaissent parfois un peu plaquées, cela n’enlève rien à la sensibilité et à la force de l’ensemble, porté par un style singulier et une interprétation attachante.

Grand Prix et Prix de la critique au festival du film américain de Deauville 2022.

Frédéric Viaux (film vu le 05/02/2023)

Photo et bande-annonce

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