Baby Boy Frankie
Blast of Silence
Fiche technique
Mon avis
C’est une perle rare du film noir, restée longtemps inédite en France, puisque les bobines sont arrivées dans nos salles en 2006, soit 45 ans après la sortie américaine.
Allen Baron, qui a surtout fait carrière comme réalisateur de séries TV, témoigne dans Baby Boy Frankie d’un vrai talent dont on regrette qu’il n’ait pas été davantage exploité au cinéma. Voix off originale (un narrateur tutoie le personnage principal, à la manière d’une voix intérieure), superbe noir et blanc, cadrages parfois insolites, belle utilisation du décor new-yorkais, ambiance jazzy… Et noirceur absolue, nourrie de solitude, de misanthropie et de souffrance. Seuls bémols : quelques failles logiques sur la fin.
On sait que Martin Scorsese adore ce film singulier. Après visionnage, on mesure l’influence de Baby Boy Frankie sur Taxi Driver, par exemple. Errance, solitude poisseuse, marginalité, haine sociale… Il y a là une parenté thématique évidente.
Pour l’anecdote, c’est Lionel Stander (Max, dans la série Pour l’amour du risque…) qui prête sa voix au narrateur, sans être crédité au générique, car il était à l’époque blacklisté. Quant à Larry Tucker, il brillera deux plus tard dans Shock Corridor de Samuel Fuller.
Frédéric Viaux (film vu le 19/09/2008)