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Gattaca
Fiche technique
Mon avis
C’est de la SF minimaliste et intelligente. Sans effets spéciaux ni décors extraordinaires. Sans gadgets. L’esthétique a quelque chose de rétro-futuriste, en associant certains costumes ou véhicules issus des années 1950 à de grands espaces modernes, vides et aseptisés. Le scénario s’appuie classiquement sur l’idée d’une dérive de la science, qui aboutit à une discrimination génétique et à un nouvel ordre social, puis entremêle de façon originale différents éléments ayant trait à la relation entre frères, la thématique du double, la lutte contre le déterminisme… Sans être infaillible en termes de logique ou de probabilité, ce scénario possède un vrai supplément d’âme ; il est d’autant plus touchant qu’il prend la forme d’une ode à l’humain, avec ses imperfections, ses émotions, sa force de volonté, dans un univers de plus en plus froid, obsédé par la performance et la perfection. On s’attache très facilement et très agréablement au héros du film, campé par un Ethan Hawke qui ressemble à son personnage, loin d’être parfait comme acteur mais sympathique. Le lyrisme cultivé par la réalisation est discret et efficace. La narration, captivante. Pour son premier long-métrage (après une carrière dans la publicité), Andrew Niccol surprenait avec cette épure vibrante, qui laisse une impression durable. Il confirmera plus tard en signant le scénario de The Truman Show, le chef-d’œuvre de Peter Weir, et en réalisant lui-même un autre chef-d’œuvre, Lord of War.
Musique : Michael Nyman.
Frédéric Viaux (film vu le 06/05/1998, revu le 04/01/2020)