Boulevard du crépuscule

Sunset Boulevard

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Boulevard du Crépuscule
Titre en VO
Sunset Boulevard
Année (copyright)
1950
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Billy Wilder, Acteurs, William Holden, Gloria Swanson, Erich von Stroheim, Nancy Olson, Fred Clark, Lloyd Gough, Jack Webb, Franklyn Farnum, Cecil B. DeMille, Hedda Hopper, Buster Keaton, H.B. Warner
Genre(s)
Drame, Film noir
Thématiques
Folie des grandeurs, Grandeur et décadence, Gigolos, Hollywood au cinéma, Jalousie, Mises en abyme, Maîtres et serviteurs, Personnages acteurs, Personnages scénaristes, Personnages réalisateurs ou metteurs en scène, Piscines, Vies de stars, Aimé par Martin Scorsese, Films de 1950
Pays de production
États-Unis
Durée
1 h 50 min
Résumé
À Hollywood, Joe Gillis, un scénariste fauché, rencontre par hasard Norma Desmond, une ancienne star du cinéma muet, qui vit recluse chez elle, dans le culte de son image et de sa gloire passée. Celle-ci l'embauche pour travailler sur le scénario du film qui marquera son come-back. Elle fera aussi de lui son amant, son gigolo...
IMDB

Mon avis

Audacieux et inspiré. D’une élégance et d’une ironie sans pareilles. Boulevard du crépuscule est probablement le meilleur film jamais tourné sur Hollywood, du moins sur cette période des années 1940-1950, entre héritage du passé et aspirations nouvelles. Il évoque la décadence des icônes du cinéma muet à travers le personnage interprété par Gloria Swanson. Billy Wilder a offert à l’actrice le rôle de sa vie, dans un double sens : le rôle le plus marquant de sa carrière, mais aussi le plus autobiographique. Comme son personnage, Gloria Swanson, grande star du muet, était tombée dans l’oubli. En 1950, elle n’avait plus tourné depuis vingt ans. En la choisissant, Wilder eut une riche idée, mais une idée risquée. Pari payant. Composition extraordinaire.

Les correspondances entre fiction et réalité ne s’arrêtent cependant pas là. Autour de Gloria Swanson, dans le casting, on trouve le cinéaste et acteur Erich von Stroheim dans un rôle troublant de majordome, Cecil B. DeMille dans son propre rôle de réalisateur (les deux hommes avaient dirigé l’actrice par le passé), ou encore Buster Keaton attablé avec d’autres stars oubliées, pour une partie de bridge… Entre hommage et satire, Wilder cerne un monde déchu en un tableau aux accents funèbres, pathétiques, mais aussi baroques (le décor de la villa), grotesques et effrayants (le délire narcissique du personnage central, jusqu’à la folie). En contrepoint, le Hollywood moderne n’est pas épargné (notamment via le personnage du scénariste incarné par William Holden), critiqué pour son ingratitude et son appât du gain, au détriment de la création artistique. Enfin, pour couronner l’audace de cette fascinante mise en abyme, il faut souligner l’originalité du mode de narration : un long flash-back commenté en voix off par un homme… mort. Flash-back lancé et conclu par deux séquences géniales (celles de la piscine et de l’escalier), qui figurent dans toutes les bonnes anthologies.

Concevoir un tel scénario, réussir à le mettre en scène au sein même des studios hollywoodiens (Paramount Pictures), avec pareil casting, c’était osé. Au moment du tournage, pour éviter de trop attirer l’attention, le film avait d’ailleurs un autre titre, sous forme de nom de code : « Une boîte de haricots ». Précaution utile car après le tournage, à la suite d’une projection, l’un des magnats des studios, Louis B. Mayer, déclara qu’il faudrait chasser ce « bâtard » de la ville, « le rouler dans le goudron et dans la plume ».

Oscar 1951 du meilleur scénario, de la meilleure direction artistique et de la meilleure musique. Boulevard du crépuscule compte parmi les films préférés de David Lynch.

Frédéric Viaux (film vu le 19/08/2007)

Photo et bande-annonce

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