Bruno Reidal – Confession d’un meurtrier

Bruno Reidal – Confession d’un meurtrier

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Bruno Reidal – Confession d’un meurtrier
Titre en VO
Bruno Reidal – Confession d’un meurtrier
Année (copyright)
2020
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Vincent Le Port, Acteurs, Dimitri Doré, Jean-Luc Vincent, Tino Vigier, Roman Villedieu, Alex Fanguin, Ivan Chiodetti, Nelly Bruel, Dominique Legrand, Antoine Brunel, Rémy Leboucq, René Loyon, Tristan Chiodetti
Genre(s)
Drame, Histoire, Biographie
Thématiques
Adolescents, Chroniques de la vie paysanne, Culpabilité, Il était une foi, Let's talk about sex, Masturbation, Obsessions, Jalousie, Folie, Sadisme ou masochisme, Éros et Thanatos, Psys, Prêtres, Films de 2020
Pays de production
France
Durée
1 h 40 min
Résumé
Cantal, 1er septembre 1905. Bruno Reidal, séminariste de 17 ans, issu d'une famille paysanne, se constitue prisonnier après avoir tué François Rauillac, 12 ans. En prison, il est interrogé par un psychiatre-criminologue et deux assistants qui enquêtent sur les motivations de son acte et doivent juger de sa folie. Il lui est demandé de faire le récit de sa vie par écrit, récit qui sera commenté au cours de plusieurs entretiens.
IMDB

Mon avis

Brutal et subtil, glaçant et touchant, ce premier long-métrage – étonnant de maîtrise et de puissance – sonde des abîmes humains horriblement tourmentés et laisse dans un état de sidération, de fascination et de trouble. L’histoire relate un fait divers, crime monstrueux, et brosse le portrait du criminel, à la lumière des Mémoires qu’on lui a demandé d’écrire. La reconstitution visuelle, d’un réalisme factuel, opérée avec un sens austère et cru de l’essentiel, semble guidée par la seule voix du protagoniste principal. On est immergé dans une conscience et dans des souvenirs, sans interférence d’un jugement extérieur, ni de la part des personnages auditeurs de la confession, ni de la part du cinéaste qui opte pour une distance éthique louable. On écoute la voix de Bruno Reidal, donc. Son phrasé limpide et fluide, d’une belle qualité littéraire. Son récit d’une franchise confondante. Sa façon d’exposer simplement et précisément ses conflits entre raison et pulsion irrépressible, de détailler névrose et psychopathie. Le film donne à entendre l’intelligence derrière la folie criminelle, la lucidité derrière le sadisme (« Quoi que je fasse, les scènes de meurtre sont pour moi pleines de charme »). Et la matière du discours, certes déstabilisante, est passionnante sur un plan dramatique, psychanalytique, philosophique. Matière pétrie de désir, de jalousie et de frustration, de satisfaction et d’ennui, de religion et de culpabilité, et qui lie fondamentalement le meurtre à la jouissance sexuelle. Tout dans ce film est d’une justesse au millimètre : narration, mise en scène, montage, interprétation (Dimitri Doré et Jean-Luc Vincent en tête). Sur un plan thématique et/ou stylistique, on songe au film de René Allio : Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… On songe aussi à Robert Bresson. Ou à Georges Bernanos, côté littérature. Et puis au final, on ne songe plus qu’à Bruno Reidal. Qui laissera un souvenir impérissable.

Frédéric Viaux (film vu le 28/03/2022)

Photo et bande-annonce

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