Coup de torchon

Coup de torchon

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Coup de torchon
Titre en VO
Coup de torchon
Année (copyright)
1981
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Bertrand Tavernier, Acteurs, Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Stéphane Audran, Eddy Mitchell, Jean-Pierre Marielle, Guy Marchand, Irène Skobline, Michel Beaune, Gérard Hernandez, Victor Garrivier, Jean Champion, Abdoulaye Diop, Samba Mané, François Perrot
Genre(s)
Drame, Policier / Crime
Thématiques
Afrique subsaharienne, Colonialisme et conséquences, Chroniques du racisme ordinaire, Humour noir, Adultères, Voyeurisme, Vengeances, Mysticisme, Acteurs jouant plusieurs rôles dans un film, Jim Thompson et le cinéma, Compositeur Philippe Sarde, Décorateur Alexandre Trauner, Films de 1981
Pays de production
France
Durée
2 h 05 min
Résumé
Bourkassa Ourbangui, village de l'Afrique occidentale française, 1938. Lucien Cordier, policier feignant et lâche, est méprisé et moqué par ses supérieurs, par deux maquereaux et par sa femme qui le trompe sous son toit avec Nono, un gaillard qu'elle fait passer pour son frère. Cordier se console dans les bras de Rose, l'épouse de Mercaillou, une brute épaisse et raciste. Cordier supporte à peu près tout, placidement, jusqu'au jour où il sort son arme qui n'avait jamais servi.
IMDB

Mon avis

C’est l’un des meilleurs films de Bertrand Tavernier. À l’origine, il y a un roman de Jim Thompson, intitulé en français “1 275 âmes”, dont l’action se déroule dans le sud des États-Unis. Action transposée par Tavernier et Aurenche (coscénaristes) dans l’Afrique coloniale d’avant Seconde Guerre mondiale. Transposition intelligente. À la clé : un tableau critique de la société coloniale française, avec son racisme ordinaire (“les Nègres n’ont pas d’âme”), ses abus de pouvoir, son insouciance parfois abjecte. Et surtout un ton unique, mélange d’humour noir, de truculence désabusée et d’insolence en douce, cruellement vacharde. Coup de torchon est un jeu de massacre à la fois lucide et fou, orchestré par un personnage qui porte cette ambivalence : le flic Cordier, qui passe volontiers pour un gentil con naïf, se venge gentiment de ceux qui l’ont humilié et s’attaque par la même occasion à quelques dignes représentants de la bêtise, de l’arrogance et de la violence humaines, motivé par un mysticisme justicier qui trouble les notions de bien et de mal. Tel un ange exterminateur au regard doux et au cynisme désarmant, Cordier parle au nom de Jésus-Christ et pourfend implacablement la médiocrité incarnée. Son interprète, Philippe Noiret, est parfait ; il tient là l’un de ses plus grands rôles. Le reste du casting est par ailleurs remarquable. Mention spéciale à Jean-Pierre Marielle qui campe délicieusement deux personnages.

Bien reçu par le public lors de sa sortie, ce film a été moins bien accueilli par les critiques et les professionnels du cinéma (aucun César décerné), qui ont été peu sensibles à son ton décapant et à son ambiguïté. Musique : Philippe Sarde. Décors : Alexandre Trauner.

Frédéric Viaux (film vu le 10/09/1994, revu le 06/01/2015)

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