Dans la brume électrique

In the Electric Mist

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Dans la brume électrique
Titre en VO
In the Electric Mist
Année (copyright)
2008
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Bertrand Tavernier, Acteurs, Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sarsgaard, Mary Steenburgen, Kelly Macdonald, Justina Machado, Ned Beatty, John Sayles
Genre(s)
Policier / Crime
Thématiques
Louisiane, Corruptions, Mafias, Fantômes, Guerre de Sécession, Ivresses et alcoolisme, Prostitué(e)s et prostitution, Amputations et mutilations, Films de 2008
Pays de production
France,  États-Unis
Durée
1 h 55 min
Résumé
New Iberia, Louisiane. Le policier Dave Robicheaux enquête sur le meurtre d'une jeune prostituée, retrouvée mutilée, et sur celui d'un homme noir, une quarantaine d'années plus tôt, dont il a découvert les os entourés de chaînes, au cœur du bayou. Une plongée dans le passé ségrégationniste et dans un présent corrompu, où il est question d'industrie cinématographique et de mafia locale.
IMDB

Mon avis

C’est le premier et sûrement dernier film américain de Bertrand Tavernier, grand amateur et grand spécialiste du cinéma US. En conflit avec ses producteurs, notamment au sujet du director’s cut, il a connu mille et une galères. Dans la brume électrique n’a d’ailleurs pas été exploité en salles aux États-Unis, mais directement en DVD. Heureusement que le réalisateur a repris la main sur l’exploitation européenne.

Cette adaptation d’un polar de James Lee Burke repose sur les épaules et le visage buriné de Tommy Lee Jones (très bon), avec qui Tavernier voulait absolument tourner. On retrouve aussi quelques « tronches » du cinéma US : John Goodman (incontournable dans les films des frères Coen) ou encore Ned Beatty (Délivrance). À noter l’apparition dans un petit rôle du réalisateur John Sayles. Mais Dans la brume électrique est avant tout un film d’atmosphère : la Louisiane encore dévastée après le passage de l’ouragan Katrina (Tavernier a actualisé l’intrigue), la pauvreté de la majorité de la population face à l’opulence de magnats locaux, et surtout le bayou, cet univers semi-aquatique où sont enfouis de nombreux secrets, peu glorieux. L’intrigue devient de plus en plus flottante à mesure que le policier retrouve ses vieux démons (l’alcool), qu’il noue un dialogue d’outre-tombe avec un général de la guerre de Sécession (!) et qu’il entrevoie dans l’enquête des réminiscences personnelles. Les amateurs de thrillers clairs et nets, avec rythme trépidant, en seront pour leurs frais. Ici, la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, entre justice collective et justice personnelle, entre lucidité et manque de discernement, est ténue. C’est ce qui fait la singularité du film, même si tout n’est pas forcément convaincant dans le scénario (notamment la photo finale, comme dans Shining). Côté réalisation, on apprécie la maîtrise classique, discrète et efficace de Tavernier, ainsi que ses goûts musicaux : musique cajun, blues…

Frédéric Viaux (film vu le 06/06/2009)

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