Dans la nuit

Dans la nuit

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Dans la nuit
Titre en VO
Dans la nuit
Année (copyright)
1930
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Charles Vanel, Acteurs, Charles Vanel, Sandra Milovanoff
Genre(s)
Drame
Thématiques
Mariages, Masques, Adultères, Figures du double, Poésie horrifique, Entre rêve et réalité, Films de 1930
Pays de production
France
Durée
1 h 20 min
Résumé
Un ouvrier carrier se marie dans une ambiance de liesse collective. Mais peu de temps après la noce, dans la carrière du village, une explosion suivie d'un éboulement laisse cet ouvrier blessé, défiguré. Il reprendra sa vie et son travail, de nuit, en portant un masque. Mais rien ne sera plus comme avant avec sa femme...
IMDB

Mon avis

La carrière de réalisateur de Charles Vanel a été aussi courte que sa carrière d’acteur a été longue. Ce premier long-métrage muet, qu’il a tourné en 1929 et présenté à la presse au début de 1930 – avec une réception élogieuse – est sorti en salles un peu plus tard dans l’année, au même moment que les premiers films parlants, qui l’ont totalement éclipsé et envoyé dans les limbes de l’oubli. Vanel a tenté de remettre le couvert en 1932, en signant un court-métrage : Affaire classée. Sans succès. Voilà qui a effectivement et définitivement classé l’affaire de ses rêves et ambitions de réalisateur. Et c’est bien dommage car il montre dans son premier essai un talent évident. Sa façon de filmer et de monter les premières séquences consacrées au mariage est magnifique : science de la composition et du mouvement, originalité des points de vue (scènes de balançoire, de manège), plans courts et enchaînés avec une belle variété de fondus (dont un étrange procédé « aqueux »). Ces images baignées d’une belle lumière et ce rythme alerte traduisent, à la manière d’un Renoir, le bonheur de l’instant et la joie de vivre, sur lesquels semblent toutefois planer de petites zones d’ombre. Quelques troubles, quelques regards… discrètement mis en scène. La suite bascule dans le drame. Le jour laisse place à la nuit. Et la grammaire de cinéma, toujours excellement travaillée, déploie des effets évidemment plus sombres et inquiétants, tristes et horrifiques à la fois, avec un superbe clair-obscur expressionniste et surtout une exploitation visuelle saisissante de deux thèmes, le masque – qui semble annoncer Les Yeux sans visage, de Franju – et la figure du double. Côté narration, le début est simple, linéaire, la suite et la fin étant plus élaborées, avec quiproquo, flash-back, twist. Twist final qui fait un peu regretter que l’auteur n’ait pas assumé jusqu’au bout la noirceur de son histoire… Belle puissance dramatique néanmoins. Et très bel ouvrage de cinéma.

Frédéric Viaux (film vu le 30/03/2001, revu le 21/10/2023)

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