De humani corporis fabrica

De humani corporis fabrica

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
De humani corporis fabrica
Titre en VO
De humani corporis fabrica
Année (copyright)
2022
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisatrice Verena Paravel, Réalisateur Lucien Castaing-Taylor
Genre(s)
Documentaire, Expérimental, Épouvante / Horreur
Thématiques
Objets filmiques non identifiés, Hôpitaux, À l'asile psychiatrique, Chirurgiens, Médecins, Titres en latin, Films de 2022
Pays de production
France,  Suisse
Durée
1 h 55 min
Résumé
Quelques hôpitaux français. De sous-sol en couloir, de salle de radiologie en bloc opératoire, une caméra explore et écoute : les difficultés et la foi humaniste d'un corps hospitalier sous tension, les tréfonds de corps humains en souffrance, les errances d'esprits vagabonds... Ça explique, ça s'interroge, ça s'engueule ; ça incise, ça infiltre, ça martèle ; ça trifouille du vivant et ça congèle du mort.
IMDB

Mon avis

L’expression film-choc n’est pas ici galvaudée. On quitte la séance avec les tripes serrées et le cerveau sonné, avec l’impression de n’avoir jamais rien capté de pareil, au prix d’un puissant malaise. Les coréalisateurs donnent à voir et à entendre ce qui était probablement réservé jusque-là au monde médical (étudiants, chercheurs, spécialistes…). Pour le grand public, cette présentation frontale de différentes actions médicales ou chirurgicales, cette confrontation sans filtre au corps humain, en externe ou en interne, forment donc une expérience inédite, à la fois fascinante et terriblement éprouvante. D’un réalisme à la limite du soutenable à certains moments (les opérations). D’un réalisme à la limite de l’abstraction poétique à d’autres (l’examen des cellules cancéreuses). On navigue entre deux inclinations contradictoires : admiration pour une science et pour un dévouement au service de l’homme ; effroi face à une boucherie high-tech, face à une approche du corps-barbaque, face à un morcellement déshumanisant. Espoir et désespoir.

Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor ont fait un pari extrêmement audacieux et radical. Louable dans l’intention. C’est tout à leur honneur d’aller toujours hors des sentiers battus et de proposer, à chaque film documentaire, une expérience nouvelle (Léviathan, Caniba). Néanmoins, leur cinéma pose aussi des questions éthiques. Il y a une gêne à voir filmer des personnes qui n’ont plus toute leur tête ou des personnes décédées. Il y a une gêne à voir étirer en longueur des scènes difficiles. Façon SM. Bref, quid de l’articulation entre l’obsession de tout montrer, la morale et le droit ?

Le film reprend le titre du livre fondateur de l’anatomie moderne, d’André Vésale (16e siècle).

Frédéric Viaux (film vu le 16/01/2023)

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