Des hommes et des dieux
Des hommes et des dieux
Fiche technique
Mon avis
Xavier Beauvois s’est inspiré de l’histoire tragique des moines de Tibhirine, qui ont été assassinés en 1996. Les meurtriers n’ont jamais été identifiés. Les islamistes ? L’armée ? Le réalisateur ne développe pas de thèse à ce sujet. Son point de vue n’est ni politique ni polémique. Son approche n’est pas non plus mystique. Non, Beauvois se positionne plus près des hommes que des dieux. Des hommes qui ont peur, qui doutent, qui réfléchissent sur leur place dans le monde, sur la possibilité et le sens du martyre, sur le sens de leur vie. Des hommes éclairés et renforcés par leur foi, certes, mais des hommes avant tout. Cette vision humaniste s’exprime humblement par un style épuré, quasi bressonien par moments. Beaucoup de silence, une attention portée aux gestes, aux rituels, quelques dialogues qui sonnent justes. Dans ce cadre austère, les petites touches lyriques n’en sont que plus fortes, notamment lors du dernier repas : une “cène” magnifiquement revisitée, sans paroles mais avec la musique du Lac des cygnes, filmée en gros plans de plus en plus rapprochés pour cerner les émotions contradictoires des personnages. Les acteurs, excellents et sobres, donnent une belle intensité à ce drame. Mention spéciale à Lambert Wilson, Michael Lonsdale et Olivier Rabourdin.
Festival de Cannes 2010 : Grand Prix et Prix œcuménique. César 2011 du meilleur film, du meilleur acteur dans un second rôle (Michael Lonsdale) et de la meilleure photographie.
Frédéric Viaux (film vu le 26/09/2010)