District 9
District 9
Fiche technique
Mon avis
Un film de SF qui surprend. D’abord par sa temporalité : l’histoire ne se situe pas dans le futur, mais dans un présent autre, modifié par l’intrusion passée d’extraterrestres. Une intrusion entérinée, devenue présence familière (mais problématique). Le traitement visuel mise sur le réalisme. District 9 prend ainsi la forme d’un faux documentaire avec témoignages, scènes tournées sur le vif (caméra à l’épaule), images relayées par des médias omniprésents. L’effet est saisissant et renouvelle stylistiquement le genre.
Par ailleurs, à l’inverse de nombreux films de SF, ce ne sont pas les aliens qui jouent ici les prédateurs ou qui incarnent une force barbare, mais les humains… District 9 présente des humains “monstrueux” et des monstres très… “humains”. L’action se déroulant en Afrique du Sud, le scénario prend une dimension politique intéressante, dans laquelle la ségrégation et la maltraitance des aliens apparaît comme une métaphore de l’apartheid. Le film a d’ailleurs été tourné en partie à Soweto, dans des décors reconstitués. En évoquant des déportations et des expérimentations scientifiques, il renvoie également aux heures sombres de la Seconde Guerre mondiale. On regrettera juste que ces thématiques, qui restent en toile de fond, ne soient pas plus développées. Le réalisateur fait surtout la part belle à l’action. Mais avec réussite, il faut le dire. La mise en scène est très efficace et les effets spéciaux s’intègrent incroyablement bien à l’image.
Au final, District 9 est un croisement stimulant entre La Mouche, Starship Troopers et Transformers, avec une petite allégorie politique et une nouvelle variation kafkaïenne sur la métamorphose. C’est spectaculaire, intelligent et remarquable pour un premier long-métrage.
À la production : Peter Jackson.
Frédéric Viaux (film vu le 25/09/2009)