Dressé pour tuer
White Dog
Fiche technique
Mon avis
À l’origine, il y a un roman autobiographique de Romain Gary, Chien blanc, qui évoque entre autres une histoire arrivée à Jean Seberg, la compagne de l’écrivain. Le scénario du film (cosigné par Samuel Fuller et Curtis Hanson, le futur réalisateur de La Main sur le berceau, L.A. Confidential…) focalise sur cette histoire qui permet d’aborder le thème du racisme par un prisme original : le cas d’un chien dressé pour tuer des Noirs. Un « white dog », comme on dit aux États-Unis. Une arme raciste à quatre pattes. La question du film : si l’on apprend le racisme, peut-on le désapprendre ? Et peut-on désapprendre la violence ? Fuller, à la réalisation, développe cette question à sa manière, directe, rude et néanmoins émouvante. Si l’on peut regretter une technique pas toujours fignolée (la postsynchronisation des voix des acteurs), des effets de style appuyés et une musique (signée Morricone) pas légère-légère, on est cependant capté par cette histoire troublante, tendue et très efficacement conduite. Le film avait été bêtement accusé de violence raciste à son époque, par des gens qui n’avaient pas dû le voir… car cette réflexion forte et amère porte justement sur l’antidote de ce poison.
Frédéric Viaux (film vu le 18/01/1995, revu le 06/06/2020)