Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Fiche technique
Mon avis
Voilà un film qui ne ressemble vraiment à aucun autre. Et pourtant, sur le fond, c’est du classique : passion amoureuse, rupture et retrouvailles. Un canevas de mélodrame que Michel Gondry va dynamiter poétiquement, en déstructurant le récit et surtout en développant un imaginaire unique. Grâce à un petit bricolage de science-fiction, il propose une exploration déroutante du cerveau de Joel (surprenant Jim Carrey), déployant à rebours l’histoire du couple à mesure qu’elle s’efface et naviguant ainsi dans un espace mental entre conscience et inconscience, troublé par la confusion des sentiments. Cet univers des souvenirs est mis en images avec une inventivité visuelle de tous les instants, un rythme fou, au risque parfois de perdre le spectateur ou de le soûler. Mais il y a dans ce bric-à-brac très maîtrisé, non dénué d’humour et d’émotion, quelque chose de vertigineux et de novateur.
C’est le deuxième film de Michel Gondry, après Human Nature. Il s’était illustré précédemment dans la pub et les clips. Le scénario original (récompensé par un Oscar en 2005) est signé Charlie Kaufman (Dans la peau de John Malkovich). Quant au titre, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il est emprunté à un poème d’Alexander Pope, Eloisa to Abelard.
Frédéric Viaux (film vu le 20/11/2004, revu le 24/09/2010)