Existenz
Existenz
Fiche technique
Mon avis
Un mélange étonnant de réflexion et d’imagination, où l’on navigue entre Kafka et Burroughs, entre angoisse parano et délire grotesque. Le réalisateur a fait sa petite sauce, pas toujours digeste mais originale et ironique, autour du thème des jeux vidéo. Derrière la fantaisie bizarre sont développées de nombreuses idées. Cronenberg exploite évidemment la confusion entre réalité et virtualité, avec réussite. Il évoque aussi une forme de religiosité, de culte, ou encore la puissance (dangereuse ?) des créateurs de jeux. Plus propre à son imaginaire : le lien entre le cérébral et l’organique, la relation entre la machine, l’homme et l’animal, les mutations, les plaisirs ou les dégoûts qui en résultent… Dans ce film, les consoles de jeu sont des organes vivants, reliés aux joueurs par un cordon ombilical branché dans un « bioport », sorte d’orifice artificiel implanté dans leur colonne vertébrale. Amusante métaphore sur la dépendance, doublée d’allusions sexuelles malicieuses.
Ours d’argent au festival de Berlin 1999. Musique : Howard Shore.
Frédéric Viaux (film vu le 22/01/2011)