Joker – Folie à deux

Joker - Folie à deux

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Joker - Folie à deux
Titre en VO
Joker - Folie à deux
Année (copyright)
2024
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Todd Phillips, Acteurs, Joaquin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson, Catherine Keener, Steve Coogan, Bill Smitrovich, Harry Lawtey, Zazie Beetz, Leigh Gill, Jacob Lofland
Genre(s)
Drame, Amour, Chanté / Dansé
Thématiques
Prisons, Procès, Avocats, Folie, Beautiful losers, Films de 2024
Pays de production
États-Unis,  Canada
Durée
2 h 20 min
Résumé
Voilà plusieurs années qu'Arthur Fleck est en prison, à la suite des meurtres qu'il a commis sous les traits du Joker. Alors que son procès approche, pour juger s'il a tué en toute conscience ou sous l'emprise de la folie, il fait la rencontre, au sein même de la prison, d'une jeune femme qui dit être sa plus grande fan.
IMDB

Mon avis

Difficile d’embrayer après avoir atteint des sommets dans le premier volet des aventures du Joker. Mais la nouvelle donne, dans ses fondements, est intéressante, toujours aussi noire, plus intimiste, moins spectaculaire. Avec deux originalités majeures : l’irruption de l’amour dans la vie désespérante d’Arthur Fleck et les embardées imaginaires en mode chanté-dansé. Il y a de l’audace dans cette configuration qui prend partiellement le contre-pied du « premier Joker ». Et du talent à tous les niveaux : scénario bien filé avec le récit qui précède, belles idées de mise en scène, interprétation toujours aussi hallucinante de Joaquin Phoenix qui forme avec Lady Gaga un duo magnétique. Au niveau des idées, si le questionnement autour de la raison et de la folie est classique, la réflexion sur l’homme et le mythe est plus singulière, avec l’évocation de ce que représente une icône sociale, le processus d’identification des foules et le besoin d’idolâtrer. À ce titre, le chemin pris par le scénario est d’un désespoir total, avec l’attestation que la vraie personnalité d’Arthur Fleck n’intéresse personne, à l’inverse du personnage qu’il s’est créé, et que l’on ne peut impunément casser un mythe. Arthur Fleck en fait les frais ; le film aussi, d’une certaine manière : le sabotage du mythe va décevoir les fans du Joker, ce qui équivaut par ailleurs à un auto-sabotage commercial…

Au-delà de ces considérations, si les deux premiers tiers du récit électrisent en distillant le même malaise que dans le premier volet, si le drame monte en puissance de manière très prometteuse, le dernier tiers est moins convaincant avec quelques idées peu abouties (la manipulation populiste), des rebondissements mal amenés et justifiés (la fin du procès, la dernière séquence dans le couloir de la prison), un trop-plein de chansons et une volonté un peu trop évidente d’ouvrir sur une suite possible (la descendance du héros malheureux). C’est dommage, car la radicalité déchirante de l’histoire a quelque chose d’unique.

À noter que le titre en VO est étonnamment en français (Folie à deux) et que le film est (étonnamment aussi) précédé d’un court-métrage d’animation sur le Joker, réalisé à la manière des Looney Tunes par… Sylvain Chaumet (Les Triplettes de Belleville, L’Illusionniste).

Frédéric Viaux (film vu le 03/10/2024)

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