Kill Bill – Volume 1

Mon avis

Un pur exercice de style : caméra virtuose, incroyables chorégraphies de combats (notamment dans le style wu xia pian), montage en flash-back, intrusion de dessins animés… Tarantino, cinéphile fou, se fait plaisir en jouant avec les codes formels des films d’arts martiaux, de yakuzas et autres westerns qui ont nourri son imagination. Kill Bill est truffé de références et de clins d’œil (la tenue jaune d’Uma Thurman en hommage à Bruce Lee, par exemple). Ajoutons une dose d’humour et une musique toujours aussi bien choisie, et cela donne quelques moments de jubilation. Mais quelques moments seulement. On a l’impression que le scénario a été délaissé au profit de la mise en scène. L’histoire de vengeance est très basique, parfois lourdingue et tirée par les cheveux. La première moitié du film comporte quelques trous d’ennui et la fin est assez déséquilibrée, faisant se succéder une séquence de combat très longue en intérieur (tout en surenchère) et une autre plus courte en extérieur (irréelle et poétique). Bref, un premier volume pas déplaisant mais inégal.

L’esthétique aérienne des combats doit beaucoup à Yuen Woo Ping (présent sur le tournage en tant que chorégraphe et réalisateur de deuxième équipe) qui avait notamment travaillé sur Matrix et Tigre et Dragon. Par ailleurs, Kill Bill marque le retour au cinéma de David “Kung-fu” Carradine. Un retour progressif, puisque dans ce premier épisode, on ne voit que ses mains…

Frédéric Viaux (film vu le 21/12/2003)