L’Amour l’après-midi
L'Amour l'après-midi
Fiche technique
Mon avis
C’est le sixième et dernier opus de la série des Contes moraux de Rohmer (1962-1972). En guise de clin d’œil, le cinéaste y fait d’ailleurs réapparaître, lors d’une séquence onirique, les actrices principales des films précédents (Françoise Fabian, Marie-Christine Barrault…). Au menu de ce sixième conte moral : une réflexion à bâtons rompus sur les thèmes rohmeriens de toujours : l’amour, la séduction, la liberté, l’engagement, la morale, le conformisme bourgeois… S’y ajoutent ici quelques variations sur la vie parisienne. Dans ce canevas qui modernise une certaine tradition littéraire des 18e et 19e siècles, quelque part entre Marivaux et Musset, le point de vue est masculin. L’analyse de la confusion des sentiments et des désirs y est très fine. On retrouve le style si caractéristique du cinéaste : intellectuel, doté d’un verbe très élaboré, trop parfois, à la limite de la préciosité. Mais ici, la raideur artificielle dans le dispositif des dialogues est plutôt moindre que dans bien des films du réalisateur. Elle paraît en tout cas moins décalée dans ce monde adulte que dans le monde adolescent ou post-adolescent que Rohmer s’est souvent plu à explorer, avec les mêmes artifices. Affleurent également un soupçon d’érotisme vers la fin du film, ainsi qu’une émotion, quelque chose qui sonne juste sur le cœur des hommes (leurs envies contradictoires, leurs lâchetés…) et quelque chose de touchant qui émane du personnage féminin central et de l’actrice qui l’interprète (Zouzou).
Chef op’ : Nestor Almendros.
Frédéric Viaux (film vu le 05/07/2020)