L’Espion qui venait du froid
The Spy Who Came In from the Cold
- La piste aux étoiles
Fiche technique
Mon avis
Cette adaptation du roman éponyme de John le Carré a quelque chose d’implacable, de fataliste. Richard Burton campe un personnage qui, de manipulateur, se découvre manipulé. Il prend conscience, à ses dépens, d’une mécanique qui broie les hommes, les individus, pour servir un intérêt national, collectif. Un jeu logique où le sentiment n’a pas de place. Le scénario développe une intrigue complexe et maîtrisée. Le noir et blanc est glacial. Et les acteurs parfaits de sobriété. Il manque juste une réalisation plus inspirée, moins académique, pour faire un chef-d’œuvre.
Frédéric Viaux (film vu le 09/11/2008)
C’est l’exemple même du film d’espionnage froid, tout en calculs, à cent lieues de James Bond, qui décrit un univers sec, presque déshumanisé et d’où les gadgets fantaisistes sont exclus. Martin Ritt a respecté les règles établies par le roman exemplaire de John Le Carré, en imposant notamment une photographie en noir & blanc semi-documentaire, marquée par la pluie et le froid berlinois (en fait, le tournage eut lieu à Dublin). Par son côté plus verbeux que physique, cette histoire d’agent manipulé et broyé par un système n’avait rien pour attirer un public plus habitué au bric-à-brac bondien ; le film n’eut que peu de succès en dépit de la formidable prestation de Richard Burton, qui fut nommé à l’Oscar.