L’Homme qui voulait savoir
Spoorloos
Fiche technique
Mon avis
Après l’homme qui en savait trop, voici l’homme qui voulait savoir… Et voici surtout un film méconnu qui ne devrait pas l’être. Car c’est un excellent thriller, réalisé avec peu de moyens mais avec un scénario vraiment marquant. Tout le film repose sur un mystère non résolu et une contradiction entre le désir et la peur de connaître la vérité. Contradiction qui aboutit à une tentation cornélienne dont on ne dira rien pour préserver le suspense. À défaut d’une esthétique attrayante, la mise en scène est simple et intelligente. Sluizer multiplie les flash-back et les différents points de vue pour reconstituer petit à petit les faits. Et surtout, il brosse un portrait de psychopathe très travaillé. Bernard-Pierre Donnadieu campe de façon saisissante un homme qui expérimente un libre-arbitre absolu, à l’encontre de tout déterminisme moral ou social. Un monstre froid, qui teste son potentiel à être autant un héros qu’un criminel, de manière presque philosophique et mathématique, ne raisonnant qu’en termes de probabilité et de liberté de choix. Pris à son jeu expérimental, il ajoute une dimension manipulatrice et machiavélique qui trouve son accomplissement dans un dénouement particulièrement angoissant. En termes d’intensité psychologique, les dernières images sont terribles…
George Sluizer tournera un autoremake de ce film aux États-Unis, quelques années plus tard : La Disparue, avec Jeff Bridges et Kiefer Sutherland.
Frédéric Viaux (film vu le 26/04/2009)