L’Iceberg
L'Iceberg
Fiche technique
Mon avis
Bricolé avec quelques bouts de ficelle et quelques ciels peints, L’Iceberg est un joli morceau de cinéma artisanal, d’une inventivité constante dans le registre du comique de geste et de situation. Ce premier long-métrage d’un formidable trio d’acteurs-réalisateurs (Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy) lorgne du côté de Buster Keaton, de Jacques Tati ou d’Aki Kaurismäki, avec une touche de belgitude en plus. Le minimalisme est roi avec peu de mots et des plans-séquence, fixes et longs, dans lesquels surgit l’action. L’interprétation et la réalisation sont d’une précision qui fait mouche. Il jaillit de tout cela une sensibilité burlesque et poétique, un sens du décalage qui oscille entre loufoquerie, humour noir et tristesse, autour de thèmes finement sentis sur le plan social ou psychologique : l’absurde au quotidien, le couple et la famille, les rêves et les frustrations, le sens de la vie… Il y a bien quelques baisses de rythme dans ce récit qui avance un peu en mode “suite de sketches”, mais l’ensemble est très réussi, sympathique, réjouissant dans sa légère désespérance et souvent irrésistible.
Frédéric Viaux (film vu le 12/04/2006)