L’Ordre et la Morale

L'Ordre et la Morale

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
L'Ordre et la Morale
Titre en VO
L'Ordre et la Morale
Année (copyright)
2011
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Mathieu Kassovitz, Acteurs, Mathieu Kassovitz, Philippe de Jacquelin Dulphé, Daniel Martin, Iabe Lapacas, Alexandre Steiger, Malik Zidi, Jean-Philippe Puymartin, Patrick Fierry, Steeve Une, Stefan Godin, Philippe Torreton, Sylvie Testud
Genre(s)
Histoire, Drame
Thématiques
Sur une île, Prises d'otages, Brigades de police - gendarmerie, Grottes, Politique française, Ministres, Armée française, Colonialisme et conséquences, Manipulations, Films de 2011
Pays de production
France
Durée
2 h 15 min
Résumé
22 avril 1988, Nouvelle-Calédonie. Sur l'île d'Ouvéa, un groupe indépendantiste kanak prend d'assaut la gendarmerie de Fayaoué. Quatre gendarmes sont tués. Trente autres sont pris en otages et emmenés dans une grotte. Le capitaine Legorjus et ses hommes du GIGN arrivent sur place pour entamer des négociations. Mais l'armée a déjà pris position et va mener les opérations sur ordre du gouvernement français.
IMDB

Mon avis

On ne peut pas dire que les réalisateurs français soient généralement très enclins à aborder l’histoire récente de leur pays, à l’inverse des réalisateurs états-uniens, par exemple. Le fait que Mathieu Kassovitz s’attache à traiter la tragédie de la grotte d’Ouvéa est donc en soit une démarche à saluer, d’autant plus que le sujet est sensible et que les obstacles pour monter ce projet ont été nombreux. Ce film marque aussi le retour du réalisateur à un cinéma engagé, après avoir signé quelques films de genre (thriller, SF) plus impersonnels, notamment à Hollywood.

Kassovitz s’inspire ici des récits du capitaine Legorjus, tout empreints de mauvaise conscience et porteurs d’une condamnation sans appel de l’armée et du gouvernement français de l’époque, coupables à ses yeux d’avoir privilégié la démonstration de force au règlement pacifique, à des fins politiciennes dans un contexte électoral. Le côté “témoignage à charge” est une limite du film que l’on peut trouver trop subjectif et manichéen. Le scénario fonctionne en effet par opposition : gendarmerie / armée, Élysée (F. Mitterrand) / Matignon (J. Chirac), loyauté / trahison. Il n’en est pas moins captivant dans sa façon d’analyser la situation d’alors et de cerner les enjeux cachés derrière ce qu’on a appelé pudiquement “les événements” de 1988. Le cinéaste et acteur évoque les relents du colonialisme, les manipulations politiques, tout en soignant l’action et le suspense. L’ensemble est joliment maîtrisé, ponctué de belles idées de mise en scène (notamment lors de la reconstitution de l’attaque de la gendarmerie). On sent que le réalisateur s’est aussi “fait plaisir” avec quelques séquences de guerre, façon Platoon ou Apocalypse Now. C’est un poil démonstratif mais bien fait. Pour les dialogues, c’est un peu le même topo : parfois trop écrits, mais de qualité.

Au final, il faut prendre ce film pour ce qu’il est : un film à thèse, efficace, qui a le mérite d’éveiller les consciences sur un sujet tragique et politique, entouré de zones d’ombre.

Frédéric Viaux (film vu le 05/12/2011)

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