La Ballade de Narayama
Narayama bushikô
Fiche technique
Mon avis
C’est l’adaptation d’un texte de Shichirô Fukazawa, déjà mis en images par Kinoshita Keisuke en 1958. Tableau cru et cruel d’un mode de vie rural où l’homme, par ses instincts et ses actions, paraît être un animal comme les autres. Le réalisateur se plaît à établir de nombreuses comparaisons visuelles entre la vie des personnages humains et celle des serpents, souris, insectes… Regard malicieusement critique qui invite à l’humilité. On suit ce déroulé des jours avec curiosité, malgré quelques longueurs, une certaine sécheresse et une image très sombre où l’on ne distingue pas toujours grand-chose. Une scène sidérante : la vindicte populaire, fulgurante et radicale, contre une famille de voleurs… Et puis on en vient à ce qui fait la force tragique du film : le périple de la vieille femme, portée par son fils, vers son lieu de mort, le sommet de la montagne de Narayama. Découverte d’un incroyable cimetière d’ossements, peuplés de corbeaux, dont la poésie horrifique sera décuplée par l’arrivée de la neige. C’est là que naîtra l’émotion, enfin, au cours d’un adieu enlacé aussi simple que bouleversant. Émotion qui trouvera encore quelques échos, par la suite, via les menus détails d’un quotidien orphelin.
Palme d’or au festival de Cannées 1983.
Frédéric Viaux (film vu le 22/08/1997, revu le 18/04/2021)