La Brûlure

La Quemadura

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
La Brûlure
Titre en VO
La Quemadura
Année (copyright)
2009
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur René Ballesteros, Intervenants, René Ballesteros, Karin Ballesteros
Genre(s)
Documentaire
Thématiques
Disparitions mystérieuses, Je plaque tout et je m'en vais, Filmer l'absence, Relations entre mères et fils, Relations entre frères et sœurs, Secrets de familles, Autodocumentaires, Regards sur le Chili, Piscines, Films de 2009
Pays de production
Chili,  France
Durée
1 h 05 min
Résumé
Sans nouvelle de sa mère depuis vingt-six ans, quand elle avait quitté son foyer et son pays, le Chili, René Ballesteros renoue le contact avec elle par téléphone. En parallèle, il mène une enquête, aux côtés de sa sœur, sur cette disparition et sur le passé familial. Il interroge notamment son père et sa grand-mère pour lever quelques tabous.
IMDB

Mon avis

Le début du film accroche immédiatement : pas d’image, une conversation téléphonique, un jeu de questions-réponses sur une description physique. René Ballesteros parle à sa mère qui lui demande à quoi il ressemble. La nature de cette conversation – sa simplicité et sa superficialité – serre un peu le cœur.

La qualité de ce documentaire, qui tient à la fois d’une démarche vers l’autre (la mère, la famille, le pays) et d’un mouvement introspectif (ce que l’enquête éveille chez le réalisateur, curiosité, incompréhension, tristesse, culpabilité…), réside dans l’émotion qu’il dégage, mais aussi dans son approche à la fois directe et symbolique. Questions directes au père et à la grand-mère dont la mémoire défaille (dialogues empreints de confusion, qui donnent quelques scènes fortes et belles) ; méditation symbolique sur la mémoire (images de restauration de livres, de conservation de photos, d’archives) ; valeur métaphorique des séquences à la piscine (la peur de plonger… dans le passé, la difficulté à évoluer dans l’eau, élément maternel). René Ballesteros s’en sort également bien sur la question de savoir comment filmer l’absence, comment évoquer cette mère que l’on ne verra qu’à la fin. En revanche, son développement sur les livres de la maison d’édition Quimantu, qui a des résonances avec l’histoire du Chili (la chute d’Allende, l’arrivée au pouvoir de Pinochet), manque de lien avec l’histoire personnelle. Globalement, c’est d’ailleurs un reproche que l’on peut faire au film : il souffre de quelques ellipses abruptes et d’un manque de liant narratif entre de bonnes idées, parfois disparates. On notera aussi quelques baisses de rythme dues à la longueur de certaines scènes et une petite frustration finale, celle de ne pas avoir bien compris pourquoi la mère était partie du Chili. Quoi qu’il en soit, il y a dans ce documentaire/autodocumentaire un regard sensible et intelligent, qui touche juste.

Prix Joris Ivens, Cinéma du réel, Paris, 2010. Grand Prix du jury, festival Documenta, Madrid, 2010. Prix du meilleur réalisateur, SANFIC, Santiago du Chili, 2010.

Frédéric Viaux (film vu le 03/07/2012)

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