La Chute de la maison Usher
La Chute de la maison Usher
Fiche technique
Mon avis
C’est moins une adaptation fidèle de la nouvelle d’Edgar Allan Poe qu’une variation poétique à partir de « motifs » puisés dans différents textes de l’écrivain, dont La Chute de la maison Usher, Le Portrait Ovale et Bérénice. On y trouve quelques grands thèmes fantastiques : la maison maudite, le tableau qui prend la vie de son modèle, le retour d’outre-tombe… Jean Epstein, réalisateur et théoricien du cinéma, a trouvé dans ce registre fantastique une belle matière à expérimentations formelles. Il développe une grammaire visuelle très élaborée, très inspirée, pour illustrer voire transcender l’inquiétante étrangeté de son sujet : angles insolites, travellings mystérieux, très gros plans sur des visages hallucinés ou différents objets, surimpressions, ralentis… Une alchimie envoûtante de la mise en scène, des décors et du montage fait sourdre une mélancolie macabre et surréaliste, célèbre le haut pouvoir fantasmatique du cinéma et fait d’Epstein un digne représentant de l’avant-garde française de la fin des années 1920, en écho à l’expressionnisme allemand.
À noter la présence dans l’équipe du film d’un certain Luis Buñuel, assistant réalisateur, qui tournera un an plus tard Le Chien andalou et deux ans plus tard L’Âge d’or…
Parmi les autres versions de La Chute de la maison Usher au cinéma, celle de Roger Corman (1960) demeure la plus célèbre.
Frédéric Viaux (film vu le 01/02/2019)