La Cité des femmes

La città delle donne

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
La Cité des femmes
Titre en VO
La città delle donne
Année (copyright)
1980
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Federico Fellini, Acteurs, Marcello Mastroianni, Bernice Stegers, Donatella Damiani, Jole Silvani, Ettore Manni, Anna Prucnal
Genre(s)
Comédie dramatique, Fantastique
Thématiques
Trains, Séducteurs, Let's talk about sex, Couples en crise, Fêtes foraines et artistes de cirque, Zeppelins - dirigeables - montgolfières, Entre rêve et réalité, Films de 1980
Pays de production
Italie,  France
Durée
2 h 20 min
Résumé
Dans un train, un homme manifeste son désir pour sa voisine de compartiment de manière cavalière et pressante : il la suit aux toilettes, cherche à partager son ardeur, puis descend du train avec elle, en pleine campagne. Le train reparti sans lui, l'homme suit la femme jusqu'à une grande propriété isolée où se tient une convention féministe...
IMDB

Mon avis

Federico Fellini explore ses propres fantasmes en les transférant à son double à l’écran, le personnage de Snaporaz, incarné par Marcello Mastroianni. Il convoque ses souvenirs et obsessions pour brosser son propre portrait, celui d’un séducteur macho moyen, jouet de ses désirs débridés, gentiment ridicule et dépassé par deux mouvements qu’il semble juger aussi outranciers l’un que l’autre : un féminisme belliqueux (cf. la représentation de la convention féministe) et une phallocratie narcissique (cf. le portrait du docteur Katzone, ogre sexuel). Le cinéaste donne à voir une guerre des sexes à distance, aux accents extrêmes, durant un voyage fantasmagorique et baroque. Il laisse parler un imaginaire parfois lourd et gênant (la séquence avec la motocycliste à la campagne), plus globalement amusant, étonnant. Un imaginaire déployé avec ampleur, avec luxe de moyens, qui titille constamment la curiosité en passant d’un univers à un autre. Un imaginaire qui n’exclut ni l’autodérision ni l’autocritique (Fellini, via Snaporaz, évoque sa façon d’être en couple, son manque de considération pour sa femme, son irresponsabilité et sa lâcheté). Un imaginaire nourri de visions qui tiennent finalement plus souvent du cauchemar que du rêve joyeux, jusqu’à la séquence finale, empreinte d’une poésie et d’une mélancolie sombres (la fête foraine, le toboggan géant pour revisiter le passé, le ballon de montgolfière aux formes féminines…). Nostalgie, angoisse, solitude, amertume. On peut évidemment reprocher au film son manque de nuances, sa vision générale des femmes, certaines complaisances, peut-être son passéisme et sa longueur, mais l’inventivité « phénoménale » de cette aventure introspective, son étrange beauté onirique, emportent largement le morceau. Il y a tellement de cinéma dans ce film…

Frédéric Viaux (film vu le 15/08/2000, revu le 10/08/2023)

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