La Guerre des mondes
The War of the Worlds
Fiche technique
Mon avis
Le petit prologue sur les envies d’ailleurs des Martiens, les différentes planètes du système solaire et leur « habitabilité », fait sourire. Mais il tue le mystère de l’arrivée du météore en terre californienne. La suite du scénario, adapté du livre de H. G. Wells (1898), est simple et mince : invasion des Martiens, destruction, résistance… Seule la résolution finale est une surprise, originale, mais en rupture avec la montée dramatique et la progression dans le registre spectaculaire. Basique et pas très bien foutu narrativement parlant, le film est plus convaincant en termes de réalisation et d’effets spéciaux. Pas trop kitsch, ambitieux pour l’époque, efficaces. Les quelques scènes donnant à voir Los Angeles en plein ravage, ou certaines rues désertées, sont très réussies. Replacé dans le contexte sociopolitique des années 1950, ce classique de la SF est aussi intéressant par ses résonances historiques. La Guerre des mondes fait partie de ces films-métaphores de la guerre froide, qui disent la menace d’une invasion, la peur de la destruction. La fin d’un monde via la fin du monde, avec des extraterrestres dans le rôle des méchants Russes. Mais au-delà de cet intérêt métaphorico-historique, il faut absorber une bonne dose de patriotisme et quelques bondieuseries barbantes, autour des idées de la Création et du miracle. Et supporter une interprétation pas toujours fine, notamment celle d’Ann Robinson, un brin irritante.
Oscar 1954 des meilleurs effets spéciaux.
Frédéric Viaux (film vu le 21/04/2013)
Les Martiens ont toujours symbolisé pour le public le danger d’envahissement extraterrestre. On se souvient de la panique que déclencha Orson Welles en 1938 en adaptant le roman de H.G. Wells à la radio, dans un style vécu très persuasif. J’ai revu récemment ce film et je dois dire que j’aime bien cette vision très kitsch des années 1950, qui montre toujours les extraterrestres comme des ennemis redoutables et presque indestructibles, lesquels arrivent souvent dans la campagne profonde, près d’une petite bourgade américaine, puis gagnent les grandes villes. Il y a un côté naïf très plaisant, même s’il faut se farcir des figures imposées très ricaines. Les effets spéciaux (spécialité du réalisateur Byron Haskin) font évidemment sourire, mais en 1952 ils firent leur petit effet. Par ailleurs, l’interprétation relativement anonyme (aucune grosse vedette) renforce la crédibilité de l’histoire.