La Guerre est déclarée
La guerre est déclarée
Fiche technique
Mon avis
La maladie d’un enfant, sujet tire-larmes par excellence ; la dimension autobiographique, traitement a priori casse-gueule, d’autant que Valérie Donzelli est à la fois derrière la caméra et devant, aux côtés de son compagnon de l’époque des faits racontés, Jérémie Elkaïm. Mais le couple Donzelli-Elkaïm (coscénaristes) évite les écueils majeurs de ce type de récit : pas de facilité émotionnelle, pas d’autocomplaisance. La conception du film doit comporter une bonne part d’introspection douloureuse et de catharsis, mais cela n’alourdit en rien le propos. Au contraire, l’approche est plutôt placée sous le signe de la spontanéité. Par opposition à la peur de la mort, s’expriment des pulsions de vie qui donnent à l’histoire une énergie positive, servie par une narration rythmée. On court beaucoup dans ce film, on fait aussi la fête. Il y a dans cette énergie quelque chose qui force l’empathie. Par son style également, la réalisatrice parvient à ne pas plomber le drame et à surprendre : petites touches d’humour, insertion d’une chanson d’amour, effets de montage (répétitions du quotidien), bons choix musicaux… Tout n’est pas parfait, certes : filmer avec un appareil photo a ses limites ; on peut aussi avoir des réserves sur l’interprétation de Jérémie Elkaïm et l’utilisation d’une voix off explicative. Ce n’est donc peut-être pas le chef-d’œuvre proclamé par la critique, mais c’est assurément un joli film, sincère, juste et personnel.
Frédéric Viaux (film vu le 17/09/2011)