La Légende de Kaspar Hauser
La leggenda di Kaspar Hauser
Fiche technique
Mon avis
Les premières et les dernières images du film montrent un espace désertique dont le ciel est traversé de soucoupes volantes. Des OVNI pour un OFNI, puisque cette variation (très libre…) sur la légende de Kaspar Hauser est un pur « objet filmique non identifié ». La légende est traitée sur le mode improbable d’un néo-western tendance électro, avec pour « guide » le plus déjanté des acteurs déjantés : Vincent Gallo, qui interprète deux rôles (le shérif et le dealer) avec un sérieux à toute épreuve. Et pour « héros », dans le rôle d’un Kaspar addict à la musique et DJ n° 1 au paradis : une actrice au corps androgyne (!), qui s’exprime plus par la danse que par les mots. Le scénario est constitué de courts chapitres ou sketches tous plus surréalistes ou absurdes les uns que les autres. Cela confine parfois au n’importe quoi, mais un n’importe quoi réjouissant. Déconcertant, certes, mais aussi séduisant sur le plan graphique (cadrages soignés, traitement d’un beau noir et blanc granuleux…) et vraiment électrisant sur le plan sonore, grâce à l’excellente BO de Vitalic. Le film doit beaucoup au compositeur.
Inégal en qualité mais constant dans une inventivité bien allumée, avec son lot de scènes destinées à devenir « cultes », cette Légende de Kaspar Hauser (située à des années-lumière de L’Énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog) est un drôle de trip venu d’ailleurs.
Frédéric Viaux (film vu le 18/06/2013)