La Plus Précieuse des marchandises

La Plus Précieuse des marchandises

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
La Plus Précieuse des marchandises
Titre en VO
La Plus Précieuse des marchandises
Année (copyright)
2024
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Michel Hazanavicius, Voix en VO, Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, Grégory Gadebois, Denis Podalydès
Genre(s)
Animation, Drame
Thématiques
Regards sur la Pologne, Au fond des bois, Variations sur l'univers des contes, Guerre 1939-1945, Trains, Bébés, Enfants abandonnés, Camps de concentration - Shoah, Compositeur Alexandre Desplat, Films de 2024
Pays de production
France,  Belgique
Durée
1 h 20 min
Résumé
Un hiver durant la Seconde Guerre mondiale. Un petit coin de Pologne, boisé et enneigé, où vivent une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. La pauvre bûcheronne regarde passer les trains de déportés et prie les "dieux du train" de lui jeter quelques marchandises qui puissent améliorer son quotidien de misère. Elle reçoit un bébé, jeté d'une fenêtre par un père désespéré, avant l'arrivée dans un camp de concentration.
IMDB

Mon avis

C’est le premier film d’animation de Michel Hazanavicius (qui a dessiné lui-même les personnages puis confié l’ensemble du projet dessiné et animé à un studio français) et le dernier rôle de Jean-Louis Trintignant (la voix du narrateur). C’est aussi l’adaptation d’un roman éponyme de Jean-Claude Grumberg (coscénariste du film avec Michel Hazanavicius). Un roman sur la Shoah qui prend la forme d’un conte. On retrouve dans le film cette forme littéraire peu compatible, a priori, avec son sujet. L’exercice de style, délicat mais réussi, est rendu à l’écran avec délicatesse et sobriété, essentiellement au début et à la fin du récit. Le milieu est plus classique, tant sur le fond (l’évolution du bûcheron en matière de préjugés antisémites, l’amour porté à l’enfant sauvé, la lutte pour la survie, la fin des camps de concentration et le retour des survivants) que sur la forme (jeu chromatique subtil et animation soignée, certes, mais sans « patte » vraiment singulière dans le dessin). Dommage que cette variation sur l’univers des contes n’ait pas été plus filée tout au long du film. L’ensemble se tient néanmoins bien en qualité de ton (pour dire la douleur avec pudeur) et en efficacité narrative. Il y a quelques idées très belles et très fortes (le vol d’oiseau pour mener notre regard du fond des bois vers le camp de concentration ; la scène où le rescapé contemple son reflet horrible dans une vitre, en référence au Cri de Munch). D’autres séquences sont plus lisses. Quant au texte du dénouement, humaniste, célébrant l’amour et la vie, il est attendu mais émouvant, surtout avec le grain de voix de Trintignant. Et « le reste est silence ».

Musique : Alexandre Desplat.

Frédéric Viaux (film vu le 23/11/2024)

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