La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz
Ensayo de un crimen
Fiche technique
Mon avis
D’après un roman de Rodolfo Usigli. C’est le dernier film de la « période mexicaine » de Buñuel. Le réalisateur se plaît ici à développer l’idée d’une criminalité et d’une culpabilité par intention, avec un humour noir et une ironie qui font parfois écho à sa carrière personnelle (lui qui a souffert de la censure), notamment lorsqu’il fait dire à un commissaire de police : « La pensée n’est pas délinquante. » Sur le plan dramatique, le thème fantastique de la boîte à musique magique est amusant, même s’il ne tient pas toutes ses promesses. Il sert de prétexte à une intrigue où l’on retrouve les thèmes chers à l’auteur : culpabilité empreinte de catholicisme, frustration sexuelle, fétichisme (il est question d’un mannequin en cire qui perd une jambe…), etc. Entre résonances religieuses et psychanalytiques, Buñuel réalise un film sur l’impuissance, celle d’un homme qui n’arrive pas à assouvir ses désirs pour les femmes et qui n’arrive pas non plus à les tuer de ses propres mains, la mystérieuse boîte à musique (ou le hasard) s’en chargeant à sa place…
Frédéric Viaux (film vu le 04/12/2008)