Le Ballon rouge
Le Ballon rouge
Fiche technique
Mon avis
Après s’être fait connaître et reconnaître avec Crin-Blanc, histoire d’amitié entre un enfant et un cheval, récompensée par la Palme d’or du court-métrage et le prix Jean-Vigo en 1953, Albert Lamorisse a récidivé trois ans plus tard avec cette histoire d’amitié entre un enfant et un… ballon. Le film a raflé une nouvelle Palme d’or du court-métrage à Cannes en 1956, mais aussi le prix Louis-Delluc la même année et… l’Oscar du meilleur scénario original l’année suivante, phénomène rare pour un film de cette durée (35 min).
Le Ballon rouge est un joli conte, fondé sur une idée à la fois simple et originale : un ballon s’anime de lui-même, prend vie en quelque sorte, et noue une relation touchante avec un enfant. En découle une histoire à la fois drôle, tendre et cruelle, traitée sur un mode qui fait écho au cinéma de Jacques Tati par sa science précise du geste et de la situation, son minimalisme verbal et son décalage poétique. Le travail d’animation du ballon est remarquable pour l’époque et l’accentuation de sa couleur rouge offre un beau contraste à l’écran avec la grisaille de l’environnement parisien, bien rendu par la photographie d’Edmond Séchan, l’oncle du futur chanteur Renaud (Séchan). Renaud qui fait d’ailleurs une apparition dans le film, dans le rôle d’un gamin de Paris, aux côtés de son frère David. Au-delà de sa dimension merveilleuse, Le Ballon rouge vaut également pour sa dimension historique, comme un superbe document sur le Paris des années 1950, qui ravira plus particulièrement les amoureux du quartier de Ménilmontant.
Frédéric Viaux (film vu le 02/08/2014)