Le Juge et l’Assassin
Le Juge et l'Assassin
Fiche technique
Mon avis
Pour son troisième long-métrage (après L’Horloger de Saint-Paul et Que la fête commence), Bertrand Tavernier reprend une célèbre affaire criminelle de la fin du XIXe siècle : l’affaire Vacher. Il l’aborde moins sous l’angle du polar/thriller que sous l’angle de la chronique sociopolitique. En toile de fond historique : l’affaire Dreyfus, la puissance de la bourgeoisie, la montée du socialisme. Le réalisateur jongle aussi avec des questions juridiques et morales (le criminel est-il fou ou responsable de ses actes ?) et se livre à une étude de mœurs par le biais de la confrontation entre les deux personnages principaux. Une relation ambiguë. Tavernier brouille habilement les cartes : on ne sait pas qui est le plus méprisable. L’assassin, « anarchiste de Dieu », pauvre diable meurtrier ? Ou le juge, vicieux, assoiffé de reconnaissance et de gloire ? Au final : un drame plus intelligent que viscéral, un traitement thématique original et pertinent, une forme classique.
César 1977 du meilleur acteur (Michel Galabru) et du meilleur scénario (Jean Aurenche et Bertrand Tavernier). Musique : Philippe Sarde.
Frédéric Viaux (film vu le 18/10/2007)