Le Septième Juré

Le Septième Juré

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Le Septième Juré
Titre en VO
Le Septième Juré
Année (copyright)
1961
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Georges Lautner, Acteurs, Bernard Blier, Danièle Delorme, Maurice Biraud, Francis Blanche, Jacques Riberolles, Jacques Monod, Yves Barsacq, Albert Rémy, Robert Dalban
Genre(s)
Drame, Policier / Crime
Thématiques
Pharmaciens, Critiques de la bourgeoisie, Procès, Sauvagerie des honnêtes gens, Films de 1961
Pays de production
France
Durée
1 h 35 min
Résumé
Après un repas copieux et arrosé, M. Duval, pharmacien bien établi dans une petite ville de province, se balade seul en forêt. Il rencontre une jeune femme dénudée, qui prend un bain de soleil. Dans un moment d'égarement, il tente d'abuser d'elle, la tue et prend la fuite. Le compagnon de la défunte, qui mène une vie marginale, est immédiatement accusé. Et M. Duval est désigné juré lors de son procès...
IMDB

Mon avis

Le film s’ouvre sur la séquence du meurtre, abrupte et sans finesse. Puis la conscience du meurtrier s’exprime en voix off, comme dans mille autres films. On craint alors le pire… Mais pas du tout. Le portrait du personnage joué par Bernard Blier s’affine petit à petit, et avec lui le tableau d’une bourgeoisie de province qui se complaît dans un quotidien routinier, « respectable », où tout n’est qu’apparence. À cause de cet assassinat, M. Duval sort de lui-même et du monde dans lequel il vit. Avec cynisme, il se contemple : aigre, « vacciné contre le bonheur », frustré d’amour, plongé dans le formol. Il a tué la jeune femme parce qu’il la trouvait « trop jolie, trop libre, trop facile ; elle riait tout le temps »… C’est en quelque sorte la vengeance inconsciente d’un homme devenu vieux sans avoir eu le temps d’être jeune. La scène où Duval raconte à son fils un coup de foudre de jeunesse, amour manqué, suivi d’un mariage « de raison », est très touchante. Et la discussion « humaniste » avec le personnage interprété par Maurice Biraud (très bien) est d’une belle subtilité. En fait, plus le film avance, plus le ton est grave et désabusé. On assiste à une charge cinglante contre une société prison, hypocrite, d’une violence feutrée. Le personnage le plus terrible est sans aucun doute celui de l’épouse de Duval, incarnation de la « sauvagerie des honnêtes gens ».

Peu connu, ce Septième Juré est donc un très bon Lautner, très noir (aux antipodes des comédies qui l’ont rendu célèbre, comme Les Tontons flingueurs). Une réussite qui doit beaucoup aux excellents dialogues de Pierre Laroche et à la performance de Bernard Blier. Ce « drame bourgeois » pourrait être la matrice de tout le cinéma de Claude Chabrol.

Frédéric Viaux (film vu le 17/05/2009)

Commentaires 1

  1. Riquet36

    Policier bien foutu. Excellents « seconds rôles ». Biraud prodigieux. On a déjà vu ça mais c’est élégamment fait. Très belle photo de Maurice Fellous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *