Le Silence des agneaux
The Silence of the Lambs
Fiche technique
Mon avis
Adapté d’un roman de Thomas Harris, ce film au succès international et aux nombreux Oscars majeurs s’est imposé immédiatement comme une référence, un modèle, dans un registre mêlant polar, thriller et épouvante. Et c’est mérité. Tout y est très bien ficelé. Le sel du scénario se trouve d’une part dans le portrait, non pas du serial killer recherché, assez lourdingue, mais du personnage d’Hannibal Lecter, ex-psychiatre psychopathe, redoutablement intelligent et manipulateur, d’un raffinement ultraviolent. Et d’autre part dans la relation qu’Hannibal entretient avec le personnage de Clarice Starling, relation trouble, faite de méfiance, de provocation et de complicité. C’est cette relation qui fait avancer l’intrigue, ce jeu dangereux basé sur un donnant-donnant, aux dialogues aiguisés, qui nourrit un formidable jeu de pistes et d’énigmes. Dans la peau d’Hannibal, Anthony Hopkins livre une performance aussi inquiétante qu’exquise. Le rôle de sa vie. En face, Jodie Foster parvient à exister – ce qui n’est pas une mince affaire – en mode subtil et déterminé. Pour mettre en scène ces deux acteurs et donner corps à ce scénario retors, Jonathan Demme se montre précis, efficace et inspiré en matière de techniques spectaculaires, ayant recours au montage parallèle, aux images subliminales ou encore à la caméra subjective dans un dénouement particulièrement anxiogène. Après avoir fait ses armes auprès de Roger Corman (lequel a d’ailleurs un petit rôle à l’écran), Jonathan Demme atteint avec ce film un sommet dans sa carrière et un sommet du film à suspense.
Musique : Howard Shore.
Ours d’argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin 1991. Oscar 1992 du meilleur film, de la meilleure adaptation, de la meilleure réalisation, de la meilleure actrice (Jodie Foster) et du meilleur acteur (Anthony Hopkins).
Frédéric Viaux (film vu le 28/02/1993, revu le 28/03/2022)