Le Tableau

Le Tableau

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Le Tableau
Titre en VO
Le Tableau
Année (copyright)
2011
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Jean-François Laguionie, Voix en VO, Jessica Monceau, Adrien Larmande, Thierry Jahn, Julien Bouanich, Céline Ronté, Thomas Sagols, Magali Rosenzweig, Chloé Berthier, Jean-François Laguionie, Jacques Roehrich
Genre(s)
Animation, Fantasy / Merveilleux, Action / Aventure
Thématiques
Peintres et tableaux, Châteaux, Au fond des bois, Mondes parallèles, Carnavals, Venise, Mises en abyme, Petits contes philosophiques, Métaphysique, Films de 2011
Pays de production
France,  Belgique
Durée
1 h 15 min
Résumé
Les personnages d'un tableau inachevé s'interrogent : le peintre les a-t-il abandonnés ? Va-t-il revenir pour terminer son œuvre et supprimer les inégalités entre les "Toupins", les "Pafinis" et les "Reufs" ? Vivant dans un château surplombant des jardins, les "Toupins" assoient leur domination sociale en affirmant que le peintre ne reviendra pas. Trois personnages issus des jardins décident alors de partir à la recherche de leur créateur, en pénétrant dans la mystérieuse forêt du tableau.
IMDB

Mon avis

Formidable film d’animation, d’une richesse et d’une originalité sans pareilles. À partir d’une rêverie sur l’art, tout en mises en abyme, le récit se déploie dans deux directions thématiques : allégorie sociopolitique sur la discrimination et le pouvoir ; métaphysique emboîtée façon poupées russes, à la recherche du (des) créateur(s). Le grand talent d’Anik Le Ray (scénariste) et de Jean-François Laguionie (réalisateur) est d’avoir su aborder cette matière riche, ambitieuse, avec une simplicité et une fluidité remarquables, au gré d’aventures ludiques, où l’on va de tableau en tableau, d’un chant de bataille au carnaval de Venise, à la découverte de mondes parallèles. L’ensemble prend ainsi la forme d’un joli conte philosophique, offrant plusieurs niveaux de lecture, pour les petits et pour les grands. Tout en douceur et en couleur, le film démonte ainsi les préjugés, l’intolérance, les formes d’exclusion, les abus de pouvoir, et s’impose au final comme une ode à la liberté et à la curiosité intellectuelle, qui doivent aider à ne pas avoir peur de l’inconnu, à relativiser son savoir et à dépasser les frontières. C’est comme un petit abrégé de la philosophie des Lumières, diffusé par des personnages-symboles qui sont croqués avec suffisamment de sensibilité pour que jaillisse une humanité attachante. L’intelligence et la sensibilité, sur le fond, trouvent un bel écho sur le plan formel, via une habile variation entre différents styles picturaux et différents types d’images. Au gré des paysages et des personnages rencontrés, les dessinateurs convoquent, entre autres, Matisse, Derain, Bonnard, Modigliani, Giacometti, Cézanne, Picasso (on peut s’amuser au petit jeu des références), tandis que le réalisateur jongle avec plusieurs textures (peintures à l’huile, images de synthèse, prises de vues réelles), en les superposant parfois, pour matérialiser plusieurs niveaux de réalité au fil de la narration. Une brillante composition, à tout point de vue.

Frédéric Viaux (film vu le 21/09/2013)

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