Le Trou
Le Trou
Fiche technique
Mon avis
C’est l’adaptation d’un roman de José Giovanni, avec une histoire inspirée du passé de l’écrivain et de l’expérience de Jean Keraudy qui joue son propre rôle dans le film (il a des faux airs d’Anthony Quinn). C’est aussi la dernière œuvre de Jacques Becker, complètement à part dans sa filmographie. Le trou désigne à la fois la prison et le moyen d’en sortir.
La réalisation est carrée et sèche. Cadrages au millimètre, montage rythmé, pas de musique. On songe à la fois aux grands films américains du genre (Les Démons de la liberté, par exemple), mécaniques bien huilées et fatales, mais aussi aux œuvres de Bresson pour l’attention portée aux gestes, la précision du détail (Un condamné à mort s’est échappé). Interprété avec sobriété et force par des acteurs qui étaient non professionnels à l’époque, pour la plupart, ce film est un huis clos captivant. Classique sur le fond, parfaitement maîtrisé sur la forme. Du solide, du minutieux.
Sorti en salles la même semaine qu’À bout de souffle (en mars 1960), Le Trou n’eut aucun succès public, malgré quelques bonnes critiques, notamment de Truffaut. Melville le considérait comme “le plus beau film français” ; il s’en souviendra dans Le Doulos ou Le Deuxième Souffle.
Frédéric Viaux (film vu le 16/05/2009)