Les Amants sacrifiés

Supai no tsuma

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Les Amants sacrifiés
Titre en VO
Supai no tsuma
Année (copyright)
2020
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Kiyoshi Kurosawa, Acteurs, Yû Aoi, Issey Takahashi, Masahiro Higashide, Ryôta Bandô, Yuri Tsunematsu, Hyunri, Takashi Sasano, Minosuke
Genre(s)
Drame, Histoire, Guerre
Thématiques
Guerre 1939-1945, Marchands et vendeurs, Espions - agents secrets, Armée japonaise, Tortures, Manipulations, Titres en VF peu inspirés, Films de 2020
Pays de production
Japon
Durée
1 h 55 min
Résumé
Japon, début des années 1940. Entrepreneur dans le domaine de la soie, Yusaku Fukuhara développe son activité malgré les tensions croissantes entre Orient et Occident. Au retour d'un voyage en Manchourie, son attitude et ses agissements, qui laissent entrevoir quelques secrets, attirent l'attention de la police. Et de sa femme.
IMDB

Mon avis

Le titre en VF est à l’image du film : à côté de la plaque. Il n’est pas question d’amants, mais d’un couple. Et la notion de sacrifice laisse perplexe… Le scénario s’articule autour de faits historiques peu connus, et donc intéressants à mettre en lumière : des crimes de guerre – et crimes contre l’humanité – perpétrés par une unité de l’armée japonaise en Manchourie au début des années 1940. Mais cette matière dramatique riche n’est qu’effleurée. Ryusuke Hamaguchi (coscénariste) et Kiyoshi Kurosawa (réalisateur) sont passés à côté d’un bon sujet, préférant se fourvoyer, chacun dans leur domaine, dans un pseudo registre d’espionnage mâtiné de mélodrame. L’intrigue, égrenant au début quelques scènes fades ou répétitives, met du temps avant de se lancer, puis brille par son manque de cohérence et sa confusion finale. Le personnage féminin central (campé par une actrice qui minaude beaucoup) est bien mal dessiné dans ses évolutions, paraissant tantôt nunuche, tantôt avec une longueur d’avance en termes d’intelligence. Quelques dialogues sont par ailleurs d’une belle balourdise romantique. Côté mise en scène, Kiyoshi Kurozawa donne dans un classicisme illustratif souvent théâtral. Il signe au passage l’une des pires scènes vues au cinéma depuis longtemps en matière de direction d’acteurs : la scène de dénonciation sur le cargo. L’image, quant à elle, a été hyper retouchée à la suite d’un tournage en 8K aux effets trop réalistes. Le résultat est étrangement artificiel. Et le montage, mollasson ou déroutant, n’aide ni à entretenir l’intérêt ni à éclaircir le fond de l’histoire. On navigue ainsi entre ennui et exaspération, se consolant au passage avec des éléments anecdotiques, comme la grande élégance vestimentaire du personnage masculin principal. Et l’on se dit que la carrière de Kiyoshi Kurozawa, après des débuts prometteurs (Cure, Kaïro…) suivis de films plus ou moins décevants (Shokuzai, Vers l’autre rive, Creepy, Invasion…), ressemble à une décadence sans fin.

Lion d’argent de la meilleure mise en scène au festival de Venise 2020 (!).

Frédéric Viaux (film vu le 23/12/2021)

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