Les Dents de la mer
Jaws
Fiche technique
Mon avis
C’est le troisième long-métrage de Steven Spielberg (après Duel et Sugarland Express) et son premier gros succès au box-office. Le cinéaste a repris la formule développée dans Duel (une menace qui rôde et joue à cache-cache, des fulgurances de violence, une terreur qui va crescendo), en la transposant de la route vers l’océan, et en remplaçant le gros camion par un gros requin blanc. Formule basique mais rendue diablement efficace, sans surenchère, par une réalisation, un travail du son, une musique et un montage en tous points excellents. Ah… la petite musique de John Williams, accompagnant le point de vue du requin en caméra subjective… Impossible de ne pas monter en stress au fil de l’histoire. Spielberg réveille une peur archaïque, primitive, face à l’invisible dans un premier temps, face à un monstre, une fois celui-ci rendu visible, dans un second temps. La première partie du scénario est consacrée à la chasse aux hommes par le requin ; la seconde à la chasse au requin par les hommes (qui fait penser à une variation moderne de Moby Dick). La caractérisation des trois personnages masculins centraux repose, a minima, sur une opposition entre tradition et modernité, avec un arbitre au centre. Mais c’est surtout la mécanique du récit (savante et saignante) qui emporte le morceau, en avançant par « électrochocs », comme l’expliquait le cinéaste. Des électrochocs dont la fréquence s’intensifie dans le dénouement. D’anthologie.
Oscar 1976 du meilleur montage, de la meilleure musique et du meilleur son.
Frédéric Viaux (film vu le 15/07/1993, revu le 17/04/2022)