Les Liaisons dangereuses

Dangerous Liaisons

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Les Liaisons dangereuses
Titre en VO
Dangerous Liaisons
Année (copyright)
1988
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Stephen Frears, Acteurs, John Malkovich, Glenn Close, Michelle Pfeiffer, Swoosie Kurtz, Uma Thurman, Keanu Reeves, Mildred Natwick, Peter Capaldi
Genre(s)
Drame, Amour
Thématiques
Adaptations de pièces de théâtre, Classiques de la littérature française, Vengeances, Manipulations, Séducteurs, Séduction (chats et souris), Femmes fatales, Jalousie, Adultères, De l'importance épistolaire, Maîtres et serviteurs, Paris, Chef op' Philippe Rousselot, César du meilleur film étranger, Films de 1988
Pays de production
États-Unis,  Royaume-Uni
Durée
1 h 55 min
Résumé
Amants dans le passé, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, deux libertins du Paris de la fin du 18e siècle, ont gardé une certaine complicité en matière d'intrigues amoureuses. Aussi la marquise se permet-elle de demander au vicomte de séduire et de dépuceler l'innocente Cécile de Volanges, afin de se venger de son ancien favori, monsieur de Bastide, qui va épouser la jouvencelle. Mais Valmont a un projet plus ambitieux, plus à la hauteur de sa réputation, celui de séduire la très vertueuse et très pieuse madame de Tourvel...
IMDB

Mon avis

Ce n’est pas directement l’adaptation du roman épistolaire de Choderlos de Laclos, mais celle de la pièce de théâtre de Christopher Hampton, tirée du roman. Et c’est Hampton lui-même qui a adapté sa pièce pour le cinéma. Le dramaturge et scénariste a mis l’accent sur le machiavélisme et la cruauté de l’histoire originale qui, ainsi condensée, apparaît particulièrement cinglante et noire. La trame narrative est un habile canevas de manigances et de manipulations autour des choses de la séduction et de l’amour, une quintessence de manœuvres jalouses, fourbes et vengeresses, où le vice se joue de la vertu avec une élégance cynique et une virtuosité hypocrite. Ce que réussit peut-être le mieux le scénario, c’est d’évoquer, au-delà de ces jeux libertins méchamment pervers, une quête de domination et de pouvoir, une guerre des sexes où la volonté et la vanité l’emportent sur le désir et l’amour, jusqu’au paroxysme destructeur. Une dimension froidement implacable, servie par des dialogues ciselés ou traduite par quelques images terribles (les derniers plans sur le visage de la marquise de Merteuil). Le film atteint ainsi une belle intensité d’affrontement, au détriment cependant d’expressions plus subtiles – troubles, émotions, états d’âme – qui passent moins bien. L’évolution de madame de Tourvel aurait ainsi pu être mieux conduite ; on aurait aimé aussi croire davantage à la confession finale, “à cœur ouvert”, du vicomte de Valmont. Côté interprétation, Glenn Close et Michelle Pfeiffer sont excellentes ; John Malkovich, au jeu assez maniéré, sans charme enjôleur, convainc moins. Enfin, côté réalisation, Stephen Frears fait preuve de maîtrise en chef d’orchestre d’une reconstitution soignée et d’un ballet virevoltant de personnages, dans un registre où l’on ne l’attendait pas. Preuve (imparfaite mais marquante) de son bel éclectisme.

Oscar 1989 du meilleur scénario adapté, des meilleurs décors et des meilleurs costumes. César 1990 du meilleur film étranger. Chef op’ : Philippe Rousselot.

Frédéric Viaux (film vu le 30/09/1995, revu le 14/04/2025)

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