Les Noces rebelles
Revolutionary Road
Fiche technique
Mon avis
Dans la série des films marquants sur des couples qui se déchirent, on avait en mémoire Scènes de la vie conjugale, d’Ingmar Bergman, ou encore Qui a peur de Virginia Woolf, de Mike Nichols. On aura maintenant à l’esprit Les Noces rebelles, de Sam Mendes. C’est une œuvre terrible sur la frustration, la désillusion, les rêves brisés contre le mur de la réalité et de la banalité. Une tragédie du quotidien, intimiste, violente, cruelle. Le scénario est implacable, les dialogues précis et cinglants. Côté mise en scène, le réalisateur établit un contraste entre des mouvements de caméra souvent très coulants ou caressants (peut-être pour évoquer l’aspect lisse du vernis social) et le bouillonnement intérieur des acteurs. Kate Winslet, subtile et bouleversante, touche à la perfection. Quant à Leonardo DiCaprio, on ne l’a jamais vu aussi bon, même s’il pâtit toujours de son physique d’éternel adolescent. Ces deux comédiens (qui se retrouvent onze ans après Titanic), ainsi que l’incroyable Michael Shannon (remarqué dans Bug, de William Friedkin), donnent au film une intensité psychologique rare. Après American Beauty, Sam Mendes signe une nouvelle attaque, plus dure, moins cynique, contre l’american way of life. Chef-d’œuvre.
D’après un roman de Richard Yates, La Fenêtre panoramique. Chef opérateur : Roger Deakins.
Frédéric Viaux (film vu le 19/02/2009)