Les Salauds
Les Salauds
Fiche technique
Mon avis
Entourée de fidèles collaborateurs (Jean-Pol Fargeau au scénario, Agnès Godard à la photo, Tindersticks à la BO, Michel Subor, Alex Descas ou Grégoire Colin au casting), Claire Denis brosse un drame familial aux accents de film noir, dans une veine qu’elle affectionne. On se laisse intriguer par un récit dépouillé, elliptique. La noirceur glauque délivre quelques beaux moments inquiétants et envoûtants grâce aux effets de style : mise en scène cauchemardesque, montage au cutter, photo très sombre, musique planante. Et Vincent Lindon (déjà dirigé par Claire Denis dans Vendredi soir) capte fortement l’attention avec sa présence brute et intense. Mais le film déçoit un peu sur le fond, porteur d’une vision semble-t-il assez vaine d’un monde pourri, soumis au pouvoir de l’argent et ouvert à toutes les perversions (sexuelles). Claire Denis enfonce le clou jusqu’au bout, abandonnant le suggestif pour l’explicite. Son dénouement est aussi sordide qu’inutile sur le plan scénaristique, et laisse malheureusement sur une note désagréable de complaisance.
Parmi les références du film, citées par la réalisatrice : Les Salauds dorment en paix, de Kurosawa, et Sanctuaire, de Faulkner.
Frédéric Viaux (film vu le 09/08/2013)