Les Trois Lumières

Der müde Tod

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Les Trois Lumières
Titre en VO
Der müde Tod
Année (copyright)
1921
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Fritz Lang, Acteurs, Lil Dagover, Walter Janssen, Bernhard Goetzke, Hans Sternberg, Karl Rückert, Max Adalbert, Wilhelm Diegelmann, Erich Pabst, Karl Platen, Eduard von Winterstein, Rudolf Klein-Rogge, Paul Biensfeldt
Genre(s)
Drame, Fantastique, Amour, Action / Aventure
Thématiques
Vagabonds - SDF, Cimetières, Incarnations de la mort, Amour au-delà de la mort, Représentations de l’au-delà, Voyages dans le temps, Venise, Renaissance (époque), Regards sur la Chine, Films de 1921
Pays de production
Allemagne
Durée
1 h 15 min
Résumé
Un mystérieux vagabond, vêtu de noir, arrive dans une ville allemande. Il y achète un terrain près du cimetière, qu'il entoure de hautes murailles. Pendant ce temps, une jeune femme pleure la disparition de son amoureux. Convaincue que l'amour est plus fort que la mort, elle absorbe un poison pour le retrouver dans l'au-delà. C'est le vagabond en noir qui l'accueille et lui promet de lui rendre son bien-aimé si elle réussit à sauver la vie d'au moins une personne au cours de trois aventures.
IMDB

Mon avis

En 1919, Fritz Lang a connu son premier succès populaire en Allemagne avec Les Araignées. Deux ans plus tard, et juste avant de tourner son fameux Mabuse, il signe ce film (son septième) dont le retentissement va dépasser les frontières nationales. Ces Trois Lumières consacrent aussi la collaboration de Fritz Lang avec la romancière et scénariste Thea von Harbou, qui deviendra son épouse en 1922, après avoir été celle de l’acteur Rudolf Klein-Rogge.

Le film est une belle réussite, à la confluence d’inspirations littéraires, picturales et cinématographiques très marquées. Le personnage incarnant la mort (une « mort lasse » – comme l’indique le titre original –, fatiguée de toujours vaincre la vie et de toujours être détestée), ainsi que le thème central de l’amour plus fort que la mort inscrivent le récit dans la tradition du romantisme allemand et de son héritière, la littérature fantastique du XIXe siècle. Il y a également trois histoires dans l’histoire – les trois défis relevés par l’héroïne -, qui sont autant de voyages dans l’espace (en Orient, à Venise, en Chine) et dans le temps (de l’Antiquité à la Renaissance). Des voyages qui font écho à toute une littérature d’aventures « exotiques », dans le style notamment des Contes des mille et une nuits. Sur un plan pictural, pour la partie allemande, les décors et paysages s’inspirent manifestement d’œuvres de Dürer, Friedrich et Spitzberg. Ce sont autant de sources et d’influences qui nourrissent un style cinématographique expressionniste « à la mode » depuis la sortie du Cabinet du docteur Caligari (1919), un film auquel ont d’ailleurs participé les décorateurs des Trois Lumières, ainsi que l’actrice Lil Dagover.

Au final, cette production, qui a bénéficié de moyens importants, séduit par ses images contrastées et sa poésie lugubre (la pièce aux bougies, magnifique), surprend par ses effets spéciaux (les fantômes, les personnages miniatures) et divertit par son scénario particulièrement riche en actions, au demeurant hétéroclites.

Frédéric Viaux (film vu le 18/11/2012)

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