Les Yeux sans visage

Les Yeux sans visage

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Les Yeux sans visage
Titre en VO
Les Yeux sans visage
Année (copyright)
1960
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Georges Franju, Acteurs, Pierre Brasseur, Edith Scob, Alida Valli, Juliette Mayniel, Béatrice Altariba, François Guérin, Alexandre Rignault, Claude Brasseur
Genre(s)
Épouvante / Horreur, Policier / Crime
Thématiques
Accidents de la route et conséquences, Masques, Chirurgiens, Chirurgie esthétique, Sciences et scientifiques, Peaux, Obsessions, Kidnapping, Relations entre pères et filles, Maisons de l'horreur, Poésie horrifique, Nom d'un chien !, Boileau-Narcejac et le cinéma, Chef op' Eugen Schüfftan, Compositeur Maurice Jarre, Films de 1960
Pays de production
France,  Italie
Durée
1 h 30 min
Résumé
Christiane a été défigurée lors d'un accident de voiture provoqué par son père. Depuis, ce dernier n'a qu'une obsession : redonner un visage à sa fille grâce à ses compétences de chirurgien. Il a installé un laboratoire et une salle d'opération dans sa propriété privée. Et Louise, son assistante, attire sur place des jeunes filles dont la peau pourrait servir de greffe...
IMDB

Mon avis

Ce film est un chef-d’œuvre de poésie horrifique. Tendu, fascinant, déchirant. Une magnifique épure. Simplicité des effets visuels, économie de mots, pour une efficacité maximale. Un diamant noir. Très noir. La monstruosité physique côtoie la monstruosité morale, dans un rapport d’opposition : innocence/folie criminelle, pureté/souillure. Le personnage de Christiane traverse le film avec une grâce et une tristesse infinies, presque désincarné, comme un fantôme. À l’inverse, le personnage du père est dans la matérialité lourde, l’expérience terrible de la chair (prestation massive et subtile de Pierre Brasseur). La séquence finale, ironique et tragique, est sublime.

À l’origine, il y a un roman de Jean Redon, adapté par Redon lui-même, Boileau-Narcejac et Claude Sautet. Le travail de l’image, tout en nuances de noir et blanc, du gris pâle au noir charbonneux, est signé Eugen Schüfftan. Et la musique, tour à tour inquiétante et profondément mélancolique, est l’œuvre de Maurice Jarre. Les quelques notes qui accompagnent les déplacements du personnage de Christiane forment l’une des plus belles ritournelles inventées pour le cinéma.

« Il fallait beaucoup d’audace pour oser un tel film, le calme presque monstrueux de Pierre Brasseur et la légèreté de fée de Mlle Scob pour le rendre supportable. Mais le film d’épouvante possède des titres de noblesse et Franju n’a pas oublié la grande règle qui consiste à traiter l’irréel avec le maximum de réalisme. Les ancêtres de ce film habitent en Allemagne, cette Allemagne de la grande époque cinématographique de Nosferatu. De longue date, nous n’avions pas retrouvé la sombre poésie, l’hypnose que provoquent le macabre, les maisons funestes, les monstres fabuleux de l’écran. » Jean Cocteau

Frédéric Viaux (film vu le 15/07/1995, revu le 19/02/2023)

Photo et extrait de la BO

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