L’Homme de la rue

Meet John Doe

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
L'Homme de la rue
Titre en VO
Meet John Doe
Année (copyright)
1941
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Frank Capra, Acteurs, Gary Cooper, Barbara Stanwyck, Edward Arnold, Walter Brennan, Spring Byington, James Gleason, Rod La Rocque, Gene Lockhart, Irving Bacon, Regis Toomey, J. Farrell MacDonald, Warren Hymer
Genre(s)
Comédie dramatique, Amour
Thématiques
Joyeux Noël !, Pulsions suicidaires, Vagabonds - SDF, Journalistes et médias, Arrivistes, Manipulations, Mécanique des foules, Feel-Good Movies, Aimé par François Truffaut, Films de 1941
Pays de production
États-Unis
Durée
2 h 05 min
Résumé
Un puissant homme d'affaires a racheté un quotidien et commence par virer une partie de l'équipe. Furieuse, la journaliste Ann Mitchell rédige une dernière chronique avant de partir, dans laquelle elle introduit le courrier d'un lecteur imaginaire. Ce lecteur, John Doe, se dit écœuré par l'injustice sociale et annonce son suicide pour le soir de Noël. La population s'en émeut. La journaliste est rappelée, avoue son invention et, opportuniste, propose de trouver quelqu'un pour incarner John Doe.
IMDB

Mon avis

Un Capra classique ? Oui et non. Car la belle histoire, chère au cinéaste, avec ses nobles valeurs, son idéalisme sans faille, met du temps à s’imposer. Les deux personnages principaux, interprétés par Gary Cooper et Barbara Stanwyck, ne sont pas, initialement, des modèles de vertu. Le vagabond-clochard qui va devenir John Doe (autrement dit « monsieur Tout-le-monde ») accepte de participer à une vaste escroquerie médiatique pour de l’argent et pour les beaux yeux d’une journaliste arriviste, manipulatrice, qui s’acoquine longtemps avec un patron dont on devine vite les ambitions populistes et fascistes. Certes, les deux « héros » ont aussi de bonnes raisons d’agir ainsi : se sortir de la dèche pour le premier ; faire vivre sa petite famille et faire revivre la philosophie humaniste de son père défunt, pour la seconde. Reste qu’on est dans le mensonge. Ce film est ainsi plus marqué par la critique sociale que certaines réalisations du cinéaste. Et plus diversifié dans sa critique : contre le pouvoir des grands patrons et les licenciements abusifs, le sensationnalisme de la presse, les manipulations idéologiques et politiques… Capra démonte aussi la mécanique des foules, promptes à aduler des héros populaires comme à les lyncher. Il montre des foules naïves, versatiles, mais maintient au final sa confiance dans le bon sens de l’Américain moyen. Le Capra classique, l’indécrottable optimiste, il est là, à la fin, faisant triompher in extremis l’amour, la fraternité, la solidarité. Une palanquée morale de bons sentiments qui finissent toujours par émouvoir étonnamment. On a l’impression que tout cynisme ne peut que se briser contre le savoir-faire et l’enthousiasme communicatif du cinéaste et de son fidèle scénariste, Robert Riskin (dont c’est la neuvième collaboration). L’histoire, joliment ficelée, nous embarque facilement ; la réalisation fait vibrer chaleureusement la corde sensible de l’injustice et du triomphe de la bonté ; les acteurs nous charment, au premier rang desquels Gary Cooper, parfait en héros malgré lui et déjà rodé au style de Capra, après avoir tourné L’Extravagant M. Deeds. Bref, il y a un élan, une force, une foi humaniste désarmante, qui fonctionnent (presque) complètement.

À noter que les thèmes de la solidarité nationale et du danger du populisme trouvent une résonance particulière dans ce film tourné en 1941, année de l’entrée en guerre des États-Unis.

Frédéric Viaux (film vu le 03/11/2012)

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