Limite

Limite

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Limite
Titre en VO
Limite
Année (copyright)
1931
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Mário Peixoto, Acteurs, Olga Breno, Raul Schnoor, Tatiana Rey, Brutus Pedreira
Genre(s)
Drame, Expérimental
Thématiques
Bobines retrouvées, Errances et dérives, Objets filmiques non identifiés, Bateaux, On n'y comprend pas grand-chose, Poésie marine, Films de 1931
Pays de production
Brésil
Durée
1 h 55 min
Résumé
Trois personnages, deux femmes et un homme, dérivent sur une barque en pleine mer...
IMDB

Mon avis

Ce film est unique, presque un mythe du cinéma brésilien, une pépite dont la renommée s’est transmise de bouche à oreille de cinéphiles, depuis des décennies. Il a été réalisé au début des années 1930 par un Brésilien d’une vingtaine d’années, ayant appris les techniques cinématographiques en Europe, puis revenu dans son pays pour laisser libre cours à son inspiration d’avant-garde. Limite est sa seule réalisation aboutie (deux autres projets resteront inachevés). Le film rencontra peu de succès au Brésil, mais reçut un accueil assez enthousiaste en Europe. On dit même qu’Eisenstein le porta aux nues. Mais Peixoto abandonnera le monde du cinéma, Limite disparaîtra des circuits, les bobines seront déclarées perdues, et une légende se propagera, celle d’un chef-d’œuvre muet, maudit, invisible… jusqu’à ce qu’un ami du cinéaste fasse resurgir une copie et organise sa restauration dans les années 1960.
Qu’en est-il donc de ce film ? Il s’agit plus d’un poème que d’un roman. Peixoto s’intéresse moins à la dimension narrative qu’à la dimension esthétique. On ne saura pas grand-chose des personnages. Une femme s’est évadée de prison, un homme a perdu sa bien-aimée… Ils se retrouvent avec une autre femme dans une barque, au milieu de l’infini. C’est quasi abstrait, mais qu’est-ce que c’est beau… Peixoto s’essaie à toutes sortes d’expérimentations stylistiques (cadrages insolites, mouvements étonnants de caméra) et se laisse envoûter par la beauté de la nature… au risque parfois de laisser filer le temps et d’oublier le spectateur (le film aurait gagné à être plus court). Mais avec la musique de Satie, Debussy ou Prokofiev, les images prennent une dimension poétique extraordinaire, empreinte d’une grande mélancolie.

Frédéric Viaux (film vu le 06/09/2008)

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