Little Girl Blue

Little Girl Blue

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Little Girl Blue
Titre en VO
Little Girl Blue
Année (copyright)
2023
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisatrice Mona Achache, Acteurs, Marion Cotillard, Mona Achache, Marie Bunel, Marie-Christine Adam, Pierre Aussedat, Jacques Boudet, Didier Flamand, Brigitte Sy, Àlex Brendemühl, Jérémy Lewin
Genre(s)
Documentaire, Biographie, Drame, Expérimental
Thématiques
Objets filmiques non identifiés, Maman est morte, Pulsions suicidaires, Autodocumentaires, Figures du double, Mises en abyme, Huis clos (ou presque), Relations entre mères et filles, Écrivains, Photographes et photographies, Mai 68, Errances et dérives, De l'usage des drogues, Prostitué(e)s et prostitution, Violences sexuelles, Catharsis, Deuils, Paris, New York, Couleur bleue, Films de 2023
Pays de production
France,  Belgique
Durée
1 h 35 min
Résumé
Mona Achache, réalisatrice et actrice du film, découvre dans l'appartement de sa mère – Carole Achache, écrivaine et photographe, suicidée en 2016 – d'innombrables écrits, photos, enregistrements audios et vidéos sur sa vie et celle de sa famille. Elle plonge dans ces documents pour mieux connaître la défunte et comprendre les raisons de sa mort. Outre ce travail de consultation d'archives et d'enquête, Mona Achache demande à Marion Cotillard d'incarner sa mère à l'écran pour reconstituer son parcours de vie.
IMDB

Mon avis

Porté par une démarche très intime et très créative, ce Little Girl Blue est tout autant le vecteur d’un travail de deuil et de catharsis qu’un véritable objet de cinéma. Le film est riche et original sur bien des plans : biographique, thématique, thérapeutique, stylistique… Plusieurs éléments de l’enquête biographique captivent ou sidèrent. Il y a d’abord cette étrange récurrence sur plusieurs générations, de mère en fille, chacune devenant à sa façon enquêtrice sur sa génitrice. Récurrence également de quelque chose de maudit dans ces destins de femmes. Et de troublant en termes de filiation. Dans cette matière familiale aux histoires qui s’emboîtent, il est question de vie intellectuelle, d’écriture et d’écrivains, de sexualités débridées, de violences, de compromis et de lâcheté. Il y a ensuite le parcours de vie spécifique de Carole Ayache, fait d’emprises et de rébellions, d’errances et de dérives, puis de « banalisation », de sentiment d’échec. Cette « identification d’une femme », par sa fille, se traduit en une architecture narrative étonnante. Architecture puzzle, fruit d’un beau travail de montage, mêlant archives et prises de vue. Architecture « transgenre » : entre documentaire et fiction. La mise en scène joue habilement avec la mise en abyme (la rencontre avec Marion Cotillard, le récit du film en train de se faire, la variation des décors au sein d’un seul lieu de tournage – le petit théâtre du grand appartement de Carole Ayache…). Quant au travail d’actrice de Marion Cotillard, en termes d’incarnation, de doublage de voix, de positionnement par rapport à son interlocutrice privilégiée, sur différents niveaux de réalité et de temporalité, il est rendu de manière unique et assez fascinante. Bref, ce film transcende bien des frontières pour mieux transcender un passé, celui de la réalisatrice-actrice et celui de son ascendance féminine. Le résultat est intelligent et sensible, constamment inventif, puissamment douloureux par moments. La douceur, l’apaisement et la mélancolie qui se dégagent de la dernière scène, alors que résonne la chanson éponyme de Janis Joplin, n’en sont que plus touchantes.

Frédéric Viaux (film vu le 20/11/2023)

Photo et bande-annonce

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